Un sympathique hommage à Oscar Wilde...

Alors qu'au Théâtre Rouge du Lucernaire, on nous propose une "compile" Tchekhov (critique un peu plus bas), le Théâtre Noir du même endroit nous offre pour sa part un digest de la vie et l'oeuvre du brillant auteur britannique du XIXème. Ses écrits, ses amis, ses amours, ses emm... Jusqu'à son tristement fameux procès pour outrage aux moeurs qui le conduisit en prison et le condamna pour ainsi dire à mort.

Nous sont donc offerts, au fil de la narration de son existence par Anne Priol, Emmanuel Barrouyer, et Pascal Thoreau (joli trio d'interprêtes aux personnalités prononcées, amusantes et touchantes) quelques  extraits de ses oeuvres; dix lignes de "Dorian Gray" par ci, cinq répliques de "L'importance d'être constant" par là, ou encore un bout de monologue de "Salomé"... C'est malheureusement un peu court. Lecture nous est aussi faite d'une infime partie des milliers d'aphorismes qui l'ont rendu célèbre. Souvent les plus "connus", dommage...  Nous entendons par ailleurs des passages issus des minutes de son procès, ou des témoignages d'artistes l'ayant côtoyé. Intéressant.

Si ce petit patchwork, plaisant reflet de la personnalité, de l'esprit et du talent de Wilde, très simplement  mis en scène par Philippe Person, saura séduire les plus ignorants à son sujet, il laissera probablement comme un goût de trop peu aux autres, la faute à un zapping se voulant éclectique et du coup presque superficiel.  D'où la curieuse sensation d'un spectacle didactique et initiatique s'adressant davantage à une classe de sixième qu'à de véritables amateurs de théâtre avertis.

Mais il en faut pour tous les publics, et que cela  suscite l'envie d'assister à une représentation complète d'"Un Mari idéal", de "L'importance d'être constant" ou de "L'éventail de Lady Windermere", de compulser l'un des nombreux recueils d'aphorismes du maître , ou encore de lire sa biographie, alors le pari de l'équipe de "L'importance d'être Wilde" sera gagné.

Et à mon humble avis, il le sera !