Paso Doble n°221 : « Ah, les cons, s’ils savaient… »

A las cinco de la manana…

Euro les Marchés, car la Grèce est à eux

La légende dit que lorsque Edouard Daladier, alors Président du conseil, rentra chez lui après les Accords de Munich, en 1938, il fut accueilli sur le tarmac par une foule en liesse : il avait sauvé la paix. C'est alors que le dirigeant aurait prononcé, songeur, les quelques mots qui font mon titre. 

Si j'ai choisi cette correspondance hâtive et quelque peu caricaturale avec un des épisodes les plus tragiques de notre Histoire, c'est car je suis loin d'être convaincu par nos médias ce matin.  Les sauts de cabri et grands soupirs constipés de soulagement sur la sauvegarde de l'Euro et de la Grèce me laissent de marbre. Les dirigeants européens s'autocongratulent d'être arrivés à un accord sur les efforts nécessaires à fournir pour sauver l'euro. Mais sommes-nous sûrs d'avoir compris le film ?

Après les Sudètes, notre Sud-Dette

Ce qu'il y a de bien avec la monnaie unique, créée il y a 10 ans pour nous protéger de tous les maux de la mondialisation, c'est qu'elle a modifié le sens du mot sacrifice. Avant, les peuples Européens étaient prêts à souffrir et faire des économies pour sauver leur croissance et leurs emplois. Désormais, ils sont prêts à sacrifier leur croissance et leurs emplois pour protéger leur monnaie. Avec dans l'idée que c'est l'euro, avec son cours de 1,40 dollar, qui protège le continent des délocalisations et des ravages du libre-échange sans garde-fous. 

Dans cette négociation nocturne de Bruxelles, le "Adoldf Hitler" n'était pas dans la salle.

C'étaient "les marchés", ce dictateur fantasque et imprévisible, qui chaque jour met un peu plus la pression sur nos économies, exige le découpage de la Grèce, le rattachement de l'Espagne à sa sphère d'influence, et qui menace l'Italie. Oui, après avoir été démilitarisés en 2008, les marchés se sont mis à reprendre du poil de la bête. Ce dictateur est fou, car il n'obéit à aucune logique politique préméditée mais à ses pulsions. Il n'a pas de projet pour l'Europe.

Face au Leviathan, nous avons accepté de sacrifier la Grèce, quelques points de TVA, et un peu plus de fonctionnaires pour le calmer. Comme disait Churchill : "Vous aviez le choix entre l'humiliation et la guerre : vous avez choisi l'humiliation, et vous aurez la guerre". 

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