Dans la revue Dissonances (n°21), Alban Orsini a écrit un très bel article sur Moi, je suis quand même passé d’Eric Pessan.
Il est question d’un étrange objet, qui se lit de bas en haut à la façon dont on remonterait le courant d’un océan escamotable, le tranchant du fil de l’eau en horizon écumeux ( fil de Twitter, 140 caractères, contrainte), une métaphore filée sur la mer, la salinité, d’une attente dont on ne saurait trop rien et qui demeure énigmatique jusqu’au bout. Il est question là d’une poétisation de la forme, du fond de la langue, de minimalisme, de bribes et de simplicité et de touches aux (eaux ?) profonds. Il est question enfin de fragments qui s’amoncellent, s’empilent, se déplient comme l’ouvrage, de 153 jours qui se racontent aussi bien en tout qu’en parties, en bouts qu’en mélancolies, chaque comme esquille débutant par un « Eric Pessan« jamais vraiment écrit (le sujet étrangement présent, par là même s’évacuant).
Si cela vous intrigue, tentez le voyage de ce « Moi, je suis quand même passé » et larguez les amarres de la technologie pour le Cousu Main.
Dans le même numéro de la revue, on trouve un texte de Thomas Vinau, autre auteur Cousu Main :Le quart d’heure syndical.