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Olivier - Jérôme Garcin

Par Theoma

 

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« Pour moi les absents ont toujours raison. »

 

« Il aura fallu que j'écrive pour, enfin, me retourner sur moi-même et reprendre la conversation interrompue avec ceux que je portais en moi, et qui étaient morts. Car tu n'as jamais été plus vivant qu'au bout de ma plume. »

 

« Depuis combien de temps, Olivier, ne suis-je pas allé fleurir ta tombe ? [...] Mais je ne sais pas m'adresser aux sépultures. J'ai perdu le langage qu'on apprend au catéchisme et qu'on pratique dans les églises. Je suis discourtois avec le Ciel, maladroit avec ses intercesseurs. Rien de ce qui est trop élevé ne m'attire - j'aime le monde à hauteur d'homme et que le sacré s'accomplisse sur la terre, dans un geste simple, une offrande discrète, la beauté d'une lumière de velours adoucissant la pierre. Je préfère les lieux de mémoire aux lieux de culte, où l'on professe : "ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites." Mes morts vivent en moi. Ils me tiennent compagnie. Ils voyagent et respirent à mon rythme. »

 

« Si tu vivais encore, Olivier, peut-être me gronderais-tu, me malmènerais-tu, me forcerais-tu à sortir de mon cocon, me reprocherais-tu cette émotion excessive qui me saisit lorsque j'ouvre un vieil album de photos, mon goût grammatical pour l'imparfait, les passés simple et composé. Tu raillerais ma sensiblerie, je me moquerais de ton amnésie. »

 

« Que l'on ne s'étonne pas de trouver quelques taches sur ce document. Écrire son testament n'est pas une œuvre de joie,ce sont des larmes que j'ai versées sur ma future mort. »


 


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