En cette soirée fraîche et pluvieuse d'un automne qui semble installé, j'étais heureux de me diriger vers la salle du Rocher de Palmer afin d'aller y chercher un peu de chaleur et de soleil à travers la musique décalée du trio franco-suédois. Accompagné de Kim (une cousine tip top), la soirée s'annonçait vraiment cool. Mais quelle ne fut pas notre surprise à l'entrée de la grande scène de sentir cette vague de froid soufflée par une climatisation malvenue.
Heureusement il y avait cette première partie assurée par The WoWz. Le genre de groupe et de musique qui vous colle le sourire pour le reste de la soirée. Trois garçons et une fille pas forcément raccords mais complètement en accord lorsqu'il s'agit de chanter en choeur. Prenez un shaker, mettez-y du Beach Boys, du Jeffrey Lewis et un peu de Jonathan Richman et vous avez le cocktail nommé The WoWz. Leurs compositions s'inscrivent dans cette tradition anti-folk née dans les années 80, des textes drôles, décalés que la musique rendrait presque sérieux lorsqu'il est question d'un solo de guitare. Alors on ne peut que passer un bon moment suspendu à la voix de la fille du groupe, juste et puissante, ou surpris par les vocalises du batteur. On était quelque part à New York, leur ville d'origine, en plein cœur d'une Amérique follement créatrice.
Le temps d'une pause pour admirer la magnifique tenture étoilée qui orne le fond de la scène à l'effigie d'Herman Düne et le trio fait son entrée. David-Ivar se présente avec un vrai chapeau de cowboy sorti tout droit de la bande dessinée Lincoln, son frère Néman également tandis que leur bassiste Ben Pleng a opté pour la chemise à carreau à l'américaine. A ce moment précis, c'est l'excitation totale à l'intérieur de moi. Je suis sous le charme des premières chansons.
Mais je ne pouvais pas me mentir et au fil de la setlist je ne retrouve pas cette ambiance qu'il y avait eu au Son'Art. Pourtant Herman Düne nous gratifie de tout son répertoire avec au milieur leur excellent dernier album mais il y a une distance entre eux et le public. Les trois garçons ont du mal à occuper l'espace de la scène malgré un gros son, un très gros son pour David-Ivar qui a décidé de muscler ses solos, à tort je trouve. Au final j'ai trouvé que la prestation manquait d'authenticité alors que leurs compositions doivent se vivre de l'intérieur. C'est lors du premier rappel que l'on va retrouver une proximité lorsque David-Ivar décide de chanter sans micro, accompagné d'un banjo ukulélé mais il est déjà un peu tard pour que je sois totalement convaincu.