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PSYCHELECTRONIC - Cinquième album pour les anglais de Death In Vegas: TRANS-LOVE ENERGIES. Après des retours critiques de leur prestation au For Noise le 21 août dernier, passons au décorticage de ces douze morceaux studio.
Peut-être LE groupe de la fin des années 90. On se rappelle de la pub Levis avec le morceau "Dirge" ou d’ "Aisha" avec les vocalises d’Iggy Pop. En 2000, Death In Vegas est sacré par un Mercury Prize. Puis, arrive 2004, un excellent SATAN’S CIRCUS mais surtout la migration du frontman Richard Fearless de l’autre côté de l’Atlantique. Et plus rien. Heureusement, l’histoire ne s’arrête pas là puisque revoici le duo avec un nouvel album complet, paru sur leur label Drone Records.La musique des Death In Vegas mériterait une biographie à elle seule. Surfant entre dub (Dirge), dream-pop (Girls) ou techno (Scorpio), le groupe parvenait néanmoins à livrer une cohérence jouissive, un son reconnaissable. Devant probablement beaucoup au chant caverneux de son leader. Sept ans n’ont en rien modifié cette constante : l’éclectisme est toujours de rigueur. Il y a de cela quelques mois paraissait "Enforced Peace" en preview. Un morceau très futuristico-minimaliste. Comparer TRANS-LOVE ENERGIES à ce seul essai serait une description réductrice au possible.
Entre matériel dancefloor éthéré et parades en solitaire
Les morceaux rock psyché et electronica composent une belle part de ce cinquième essai, tels "Silver Time Machine", "Drone Reich" ou "Lightning Bolt". Le shoegaze façon My Bloody Valentine fait une apparition remarquée dans "Black Hole". "Scissors" rappelle Primal Scream. Le très Kraftwerkien "Your Loft My Acide" annonce quant à lui l’arrivée de Katie Stelmanis (Austra). Présence également sur un "Witch Dance" torturé.
En somme, TRANS-LOVE ENERGIES s’élève dans un voyage en apesanteur à travers les années 80-90. Alors que Death In Vegas nous avaient habitués à voir de l’avant, à se poser en précurseurs, leur regard se pose cette fois sur le passé. La réussite est belle. L’enthousiasme, lui, est moins grand. Difficile ainsi de distinguer ce nouvel opus du courant rétro actuel, (trop ?) propagé. L’exceptionnel n’est pas au rendez-vous mais le talent de Richard Fearless laisse toujours présager du meilleur. Avec un album varié, à l’atmosphère pesante, jonglant entre matériel dancefloor éthéré et parades en solitaire.