4m de couverture :
Helen Hanff s'adresse depuis New York à une librairie de Londres pour lui dénicher des livres rares d'occasion, dont elle est très friande et dont elle
s'inspire pour écrire des synopsis pour la télévision américaine. Une correspondance qui débute en octobre 1949 et qui durera jusqu'en 1970.
Son correpondant attitré s'appelle Franck Doel, et elle va lier avec lui une grande amitié à travers les livres, puis une certaine "intimité".
Mon avis:
84 Charing Cross Road, ce sont des échanges épistolaires entre une librairie londonienne, et une cliente américaine, Helene
Hanff.
Elle commence dans un décor pas très drôle, puisqu'il s'agit de la fin de la seconde guerre mondiale, période pendant laquelle l'Angleterre est encore sous le coup
des rationnements .Histoire d’égayer un peu leur quotidien, cette cliente peu ordinaire commence à envoyer des colis de nourriture.
Les échanges formels avec un petit soupçon d'humour commencent entre Mark et Hélène, qui essaie désespérément de le faire sortir de son flegme anglais. Et au fil du
temps, tous les employés (et même la femme de Frank) se mettent à écrire à Hélène.
Que j'aime cette forme de roman. C'est très vivant, on passe d'un sujet à un autre. Et surtout le ton est très différent d'un roman classique. Des échanges chaleureux, pleins d'humour, de la tristesse parfois, mais en tout cas un délice pour l'esprit.
Je me suis fait la réflexion à plusieurs reprises, que ces échanges semblaient réels. Et pour cause, j'ai découvert à la fin du livre (oui, bon je sais, si j'avais
lu la note au début du livre je l'aurai su depuis le début..) que tous ces personnages ont existé. Et c'est donc avec un tout autre regard que j'ai écrit cet avis. Car si l'histoire m'a plu,
savoir que tout a existé me la rend encore plus sympathique.
D'autant plus, que dans l'édition que j'ai eu entre les mains, la postface, explique qui était Hélène, ce qu'elle est devenu et cie .... Elle parle de cette
librairie, que j'avais envi de découvrir, mais qui est maintenant fermé... C'est assez émouvant de savoir que cette femme n'a jamais été riche, et pourtant elle envoyait des colis à l'autre bout
du monde.
Elle est exubérante, il est réservé. L’alternance des deux tons est flagrante : on reconnait le style anglais du style américain. Et puis, les autres lettres,
celles qui viennent des autres employés éclairent la relation de ses 2 personnages.
Alors, on parle de livres, de prix des livres, mais aussi de choses plus intimes. Hellène possède cette capacité de dire les choses, sans pour autant qu'elles
soient mal interprétés.
Elle critique ouvertement quand la librairie lui envoie des livres enveloppés dans des feuilles venant d'un autre livre ( outrage !!! ), elle n'est pas contente
quand Mark lui envoie une version qui ne lui convient pas, et elle le provoque quand elle parle de vitesse de réception ... Oui, elle est désopilante, et surement énervante, mais dans chaque
lettre on sait, on sent que tout est à prendre au second degré.
Alors, oui, les échanges ne sont pas très originaux, mais les protagonistes sont attachants. Un libraire !!! Nous, lecteurs, savons qu'un bon libraire est un peu
notre ami : il nous conseille, il nous écoute !! Alors échanger avec un libraire ... forcement, on se sent proche d’Hélène !
Ces échanges ordinaires sont emplies de sincérité, de gentillesse, d'altruisme. J'aime l'idée qu'une amitié se commence finalement sur rien de tangible. Oui, c'est
une vrai amitié, qui nait entre ces personnages. Pas une amitié fusionnelle, ou les deux parties savent tout de l'autre, mais ce sont des amis qui partagent des instant de leur
vie.