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L’Europe sans la démocratie

Publié le 26 octobre 2011 par Pierre

L’Europe sans la démocratieEn ces périodes de crises à répétition, l’on sent bien que le destin de l’Europe est en train de se jouer en ce moment, sous nos yeux. Ou plutôt un peu plus loin, dans des couloirs, dans des dîners secrets, dans des tractations obscures.

Qui comprend ce qui se passe en ce moment en Europe ?

On finit par apprendre, en lisant la presse, que l’Europe fédérale pourrait être en train de se construire. Non pas par choix démocratiquement débattu ni parce qu’il s’agit d’un idéal à atteindre, mais par obligation. La crise de la dette et de l’euro oblige les Etats à mutualiser les moyens d’action, et les pousse à envisager l’émergence d’une gouvernance économique communautaire. Les optimistes diront que, une fois de plus, la crise permettra (peut être) de faire avancer l’Europe. Les pessimistes déploreront que la crise accouche d’un débat d’experts incompréhensible pour le grand public (fonds de stabilisation, refinancement de la dette, recapitalisation des banques, contagion de la crise, etc.), à partir duquel s’imposent progressivement les contours d’un fédéralisme renforcé. Comme le dit Jean-Pierre Jouyet, « C’est la grande ironie de l’Histoire : ce sont les marchés financiers qui vont imposer l’Europe politique ».

Un fédéralisme imposé par les circonstances, et dans des conditions d’une totale opacité. L’avenir de l’Europe se joue en ce moment, entre quelques dirigeants et leurs conseillers. Quid du rôle du Parlement Européen là dedans ? Quid du rôle des parlements nationaux ? A quel moment les peuples vont-ils avoir à se prononcer sur ces grands choix stratégiques ?

Car réduire le fédéralisme à un choix technique imposé par la conjoncture économique et financière, c’est prétendre nier qu’il s’agit d’un choix politique fondamental, qui remet en question le rôle des Etats ainsi que la nature du pouvoir confié par le peuple à leurs représentants.

Une fois de plus, l’Europe s’éloigne des peuples.

Est-ce une fatalité ?

La complexité des économies et des sociétés contemporaines signifie-t-elle que la démocratie n’a plus de sens, que les vrais choix doivent être confisqués par des experts sans légitimité aucune et que, finalement, le peuple est trop stupide pour avoir son mot à dire sur sa destinée ?

C’est peut-être ce que ceux qui nous gouvernent voudraient nous faire croire, au lieu d’assumer leur incompétence et leur manque d’envergure.


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