L’école s’est d’ores et déjà installée dans la campagne présidentielle comme un sujet central, notamment à travers les échanges tendus sur cette question entre les deux finalistes à la primaire socialiste, Martine Aubry et François Hollande. En cette dernière rentrée scolaire avant l’élection, les sujets de débat se sont en outre avérés nombreux dans l’Education, de la formation des enseignants à l’évaluation des élèves, en passant par la violence à l’école ou encore la réduction des effectifs au sein des établissements scolaires. Enseignants du public et du privé ont d’ailleurs manifesté ensemble pour la première fois le 27 septembre dernier pour dénoncer notamment les suppressions de postes de la rentrée 2011. Dans ce contexte, le drame de l’immolation dans la cour de son lycée d’une enseignante de Béziers a pu être lu comme le signe d’un malaise enseignant plus général. Récemment, le projet dévoilé du Ministère de l’Education Nationale de détecter dès cinq ans les enfants à « risque » et à « haut risque » en fonction de leur comportement et capacités d‘apprentissage a suscité des interrogations voire des critiques au sein du corps enseignant. Quant aux élèves, plusieurs études ont fait état du nombre important d’entre eux ayant souffert de violences (physiques ou morales) dans le cadre scolaire ou subissant à l’école une forme d’ennui. La revue internationale d’éducation de Sèvres a même consacré un numéro à cette thématique, intitulé « Le plaisir et l’ennui à l’école ». Enfin, les parents, qui investissent beaucoup dans la scolarité de leurs enfants, projettent également sur l’école une grande partie de leurs angoisses et de leur stress.
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On le voit, l’école, au centre de multiples tensions, demeure une préoccupation importante des Français et les maux dont elle souffre constituent par conséquent des enjeux cruciaux pour l’avenir du pays. Au sein de la dernière vague du baromètre des préoccupations de TNS Sofres, l’école et la qualité de l’enseignement sont citées, en cinquième position, par 41% des Français. Dans une enquête menée en août par l’institut CSA pour la FSU et le SNUIPP, l’école et l’éducation sont même citées en deuxième position des sujets les plus importants aujourd’hui en France, juste derrière l’emploi (35% contre 42%).
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Si la campagne présidentielle ne pourra faire l’économie de discussions autour des chiffres de l’école (nombre de postes, budget, taux de réussite, etc.), ce degré de préoccupation et les inquiétudes aujourd’hui soulevées dans les enceintes des établissements scolaires invitent plus largement à repenser l’éducation sous l’angle du « bien apprendre » ensemble, un bien apprendre qui éviterait la violence, l’ennui et le stress à l’école et pourrait apaiser les relations parfois tendues entre les enseignants, les parents et les élèves.
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Des enseignants désenchantés, désemparés et dévalorisés ?
Premiers acteurs de l’école, les enseignants dressent un certain nombre de constats alarmistes quant à la situation de leur profession. Tout d’abord, ils ont le sentiment que l’école remplit de moins en moins bien sa fonction d’instrument de l’ascenseur social : certes, le contexte économique porte une part de responsabilité, mais reste que plus de la moitié des enseignants (56%) estiment que l’école joue de moins en moins son rôle de promotion sociale. Plus les enseignants exercent leur profession depuis longtemps, plus ils semblent ainsi désenchantés : 61% des enseignants ayant plus de 20 ans d’ancienneté font ainsi le constat d’une école jouant de moins en moins ce rôle contre 47% parmi ceux qui exercent ce métier depuis moins de cinq ans.
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De plus, ils rencontrent dans l’exercice de leurs fonctions un certain nombre de difficultés, en premier lieu desquelles ils pointent le nombre trop important d’élèves par classe (51% citant le sureffectif comme un des deux principaux problèmes à traiter en priorité devant la maîtrise du Français à l’écrit comme à l’oral). Face à des classes surchargées, les nouveaux comme les anciens enseignants ont parfois le sentiment d’être désemparés. Les différentes consultations menées par les syndicats, si elles traduisent d’abord le ressenti d’enseignants qui saisissent l’occasion d’une consultation pour exprimer leur mécontentement, n’en reflètent pas moins le désarroi d’une partie du corps enseignant. Les nouveaux enseignants, concernés par la masterisation de leur formation, font également état de difficultés. Une enquête menée par Ipsos auprès de 1003 enseignants, CPE et documentalistes stagiaires sur 2010/2011 à la demande du Ministère de l’Education Nationale montre en effet que si la très grande majorité de ces stagiaires dresse un bilan positif de leur première année et des relations qu’ils ont pu nouer, une majorité d’entre eux déclare également qu’il leur a paru difficile d’évaluer leurs élèves, de préparer des cours de qualité, de gérer leur temps ou d’accompagner les élèves en difficulté. Et ils déclarent avoir souvent eu l’impression au cours de l’année de s’impliquer « trop » dans leur travail (28%), de consacrer trop de temps à leur travail (50%) et de devoir travailler dans l’urgence (64%). 83% expriment par ailleurs spontanément des besoins de formation à l’issue de cette première année d’expérience. Si l’on s’intéresse à l’ensemble des enseignants du secondaire, quelle que soit leur ancienneté, les sondages menés par le SNES montrent qu’ils sont de moins en moins nombreux à se déclarer satisfaits de leur métier (de 85% à 68% entre 1998 et aujourd’hui, ce qui apparaît assez faible comparé aux taux de satisfaction moyen déclaré par les salariés).
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Enfin, les enseignants ont très largement l’impression que leur profession est dévalorisée aujourd’hui en France. Ainsi, dans un sondage CSA réalisé à l’occasion du rapport Pochard sur la revalorisation du métier d’enseignant en avril 2008, 93% indiquaient avoir le sentiment que leur profession était « plutôt dévalorisée » dans la société actuelle. Signe également de ce sentiment de dévalorisation et des difficultés précédemment citées, une courte majorité des enseignants n’encouragerait pas aujourd’hui leur enfant à faire ce métier (52%). Plus les enseignants ont de l’ancienneté, moins ils sont susceptibles de recommander leur métier.
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Etre enseignant aujourd’hui demeure souvent une vocation, mais semble rarement une sinécure. Ajoutons à ce tableau un peu sombre que le nombre d’inscrits et de présents aux concours enseignants a tendance à diminuer depuis plusieurs années, ce qui semble également un signe du défaut d’attractivité du métier d’enseignant aujourd’hui.
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Des élèves ennuyés, stressés et violent(é)s ?
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Du côté des élèves français, la situation n’apparaît guère sous un meilleur jour. Une enquête de l’OCDE parue en 2009 place en effet la France 22ème pays sur 25 en ce qui concerne la qualité de vie à l’école, loin derrière les pays scandinaves, l’Allemagne ou la Grande-Bretagne.
Dans ce rapport, seuls 21% des enfants français interrogés (de 11, 13 et 15 ans) déclarent bien aimer l’école, ce qui place en effet le pays dans la queue du classement des pays concernés par l’étude. Les élèves français semblent avoir intégré la rhétorique de l’effort promue à l’école, et avoir écarté toute référence au plaisir dans le processus d’apprentissage. Ainsi, un des articles du dernier numéro de la revue internationale d’éducation de Sèvres nous apprend que si les élèves anglais de 6 à 8 ans indiquent qu’ils vont à l’école pour « apprendre en s’amusant », leurs homologues français affirment aller à l’école pour apprendre (68%) et travailler (64%). Dès le plus jeune âge, on voit donc apparaître un modèle éducatif français centré sur les valeurs d’efforts et de travail, qui peut susciter chez une partie des élèves une forme d’ennui ou de distance par rapport à l’école. Si l’on s’intéresse notamment aux enfants de primaire et de collège issus des milieux populaires suivis par l’AFEV, interrogés lors du baromètre annuel du rapport à l’école des enfants de quartiers populaires, 26% indiquent n’aimer pas trop (16%) ou pas du tout (10%) aller à l’école ou au collège. 57% disent en outre s’y ennuyer quelquefois (40%), souvent (12%) ou tout le temps (5%).
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Selon l’OCDE, la France apparaît également en 2ème position après le Japon en ce qui concerne le stress ressenti par les élèves. En 2009, près d’un tiers des parents déclarait que l’école était source de stress pour leur enfant, et parmi ces parents d’enfants stressés, 43% indiquaient que ce stress était quotidien. Ce sont les parents de lycéens qui évoquent le plus le stress de leur enfant (42%), l’échéance du baccalauréat pesant sans doute sur les esprits. Ce stress se traduit par l’expression d’angoisses sur le travail scolaire (47%), une irritabilité (40%), des problèmes de sommeil (30%) voire même le refus ou la peur de se rendre à l’école (22%). A quoi est dû ce stress ? La première raison évoquée par les parents réside dans l’évaluation et la notation (39%). Viennent ensuite la peur de l’avenir (31%), un système scolaire mal adapté aux besoins (30%), les relations avec les camarades (28%) ou encore une charge de travail trop lourde (28%). Dans l’enquête précédemment citée de l’AFEV, 43% des élèves suivis par l’association déclarent quant à eux avoir souvent ou parfois mal au ventre avant d’aller à l’école. 35% disent également avoir des difficultés à s’endormir le soir à cause de l’école ou du collège. Comme chez les parents, c’est avant tout la notation qui est incriminée pour expliquer ce stress. Le modèle scolaire français semble ainsi générer chez une partie non négligeable des élèves du stress, mais également de la violence.
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En effet la question de la violence à l’école a également ressurgi avec une acuité particulière au cours des derniers mois. Si les statistiques disponibles n’accréditent pas la thèse d’une forte recrudescence de la violence à l’école, plusieurs faits divers ont poussé le gouvernement à se pencher sur ce sujet. Une enquête menée par l’Observatoire International de la Violence à l’Ecole pour l’UNICEF dans les écoles primaires françaises s’est intéressée à la question du point de vue des enfants. 25% des enfants interrogés déclarent avoir été insultés souvent ou très souvent à l’école, 21% avoir été l’objet de moqueries fréquentes, 16% avoir été affublés souvent ou très souvent d’un surnom, et 14% avoir fait l’objet de rejet de la part d’autres élèves. 7% indiquent avoir souffert de racisme fréquent. 17% disent également avoir été frappés par d’autres élèves souvent ou très souvent, et les bagarres fréquentes sont rapportées par 14% des répondants, comme les bousculades volontaires ou des attitudes comme les pincements ou tirage de cheveux.
Dans l’enquête de l’AFEV, 71% des élèves interrogés déclarent s’être déjà mis en colère à l’école, 50% quelquefois, 13% souvent et 8% très souvent, à cause d’autres élèves, d’une punition jugée injuste, d’une remarque d’un professeur ou d’une mauvaise note. Et près de la moitié d’entre eux déclarent avoir personnellement été victimes dans leur école ou collège de problèmes de violence avec les autres élèves (77% moqueries, 28% violences physiques, 22% vols et 10% rackets).
Du point de vue des élèves, l’école française n’apparaît donc pas non plus comme un lieu des plus plaisants et sécurisants, et l’institution française souffre de la comparaison avec les autres systèmes éducatifs des pays développés.
Des parents exigeants, critiques et inquiets ?
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Les Français dressent également un constat assez pessimiste sur l’école française aujourd’hui. Qu’ils soient parents ou non, ils semblent voir dans l’école un pilier ébranlé de la République Française. Investissant beaucoup dans la scolarité de leur(s) enfant(s), les parents d’élèves attendent toujours beaucoup de l’institution scolaire et font preuve d’un sens critique exacerbé.
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Les attentes des parents à l’égard de l’école corroborent un modèle éducatif français fondé sur les apprentissages et sur le labeur. Dans le sondage de rentrée pour la FSU et le SNUIPP, les Français, et plus encore les parents d’enfants scolarisés, imputent avant tout à l’école maternelle et élémentaire la priorité de transmettre des connaissances (57% – 64% pour les parents d’élèves) devant le fait de contribuer à l’épanouissement des enfants (47%). La transmission du goût de l’effort arrive en 3ème position, citée par plus d’un tiers des répondants (35%). Dans un sondage mené par l’IFOP Pour Pèlerin Magazine en août dernier, on constate que si les parents citent en première mission de l’école la transmission aux jeunes de valeurs comme le respect, la politesse ou l’égalité (60%), le fait de préparer les jeunes à leur entrée dans le monde du travail et à un métier arrive en deuxième position (45%). Chez les parents de lycéens, cet objectif est même premier (61%). Le contexte économique anxiogène et le taux de chômage élevé renforcent cette focalisation sur les apprentissages et la rhétorique de l’effort, dans une société où, si les diplômes ne suffisent plus à protéger de la précarité, ils restent néanmoins une condition nécessaire (et rassurante) aux yeux des parents.
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Exigeants, les Français se montrent également critiques envers l’école. Selon un sondage Ipsos réalisé en juillet dernier, 64% des Français estiment que l’enseignement fonctionne mal aujourd’hui. Si les jugements portés à l’égard de l’enseignement en maternelle et en primaire sont plutôt positifs, ils sont déjà plus mitigés lorsqu’il est question de l’enseignement supérieur et des lycées professionnels et techniques, et clairement négatifs lorsqu’il est question du lycée général et du collège (avec respectivement 59% et 62% des Français qui jugent que l’enseignement y est insatisfaisant). Dans cette même enquête, ils ne sont que 41% à exprimer leur confiance dans l’école pour préparer aux enjeux du monde actuel (sociaux, professionnels, citoyens, culturels, technologiques…) et 39% à penser que l’égalité des chances est garantie par l’école publique. Tout comme les enseignants, ils sont 56% à dénoncer le fait que l’école joue de moins en moins son rôle de promotion sociale. Ainsi, les Français ne sont pas avares de critiques à l’encontre de leur système éducatif. Notons d’ailleurs que nos concitoyens sont les plus critiques des habitants de cinq pays européens lorsqu’ils sont invités à classer les systèmes éducatifs : ainsi seuls 26% des Français estiment que c’est leur pays qui dispose du meilleur système éducatif derrière l’Allemagne (55%) tandis que les Allemands plébiscitent eux leur système éducatif (71%), tout comme les Britanniques plébiscitent le leur (66%).
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On le voit, le constat est sévère. D’autant plus sévère que les parents projettent beaucoup d’angoisses et de souhaits dans le parcours scolaire de leur(s) enfant(s). Selon un sondage CSA pour l’APEL, l’association des Parents d’Elèves de l’Enseignement Libre, une majorité d’entre eux (52%) se déclarent ainsi stressés par la scolarité de leur(s) enfant (s). Beaucoup se disent également inquiets de la violence qui règne dans les établissements scolaires. Ainsi selon un sondage Harris Interactive réalisé au début de l’année 2010, 90% des Français ont le sentiment que la violence à l’école a augmenté au cours des 10 dernières années et 61% des parents ou grands-parents ayant un (petit) enfant scolarisé affirment être inquiets de la violence qu’il pourrait subir à l’école.
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Dans ce contexte, les relations entre les parents et leur(s) enfant(s) d’une part, et entre les parents et les enseignants d’autre part, s’avèrent parfois conflictuelles, tant les parents investissent dans l’école et se montrent exigeants et/ou critiques vis-à-vis des uns et des autres.
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Quelles solutions pour réintroduire un peu de plaisir au sein de l’école française ?
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De nombreuses données tendent donc à prouver que le fonctionnement actuel de l’école française n’est satisfaisant ni pour les élèves et leurs familles, ni pour les enseignants. Cependant, le tableau n’est pas uniformément sombre et un certain consensus peut exister sur les solutions à mettre en œuvre pour corriger les disfonctionnements de l’école française.
Tout d’abord, nuançons par quelques données ce tableau volontairement exagéré à travers les chiffres précédemment mis en avant. Les enseignants, s’ils expriment parfois leur découragement ou une forme de « ras le bol », restent globalement attachés à une profession qu’ils ont choisie. Ainsi dans l’enquête IPSOS menée auprès des enseignants stagiaires, 63% indiquent avoir rejoint l’Education Nationale pour l’intérêt du métier, le goût d’enseigner, 59% pour la relation avec les élèves, 43% pour transmettre des connaissances et 34% par intérêt pour une matière. Par ailleurs, lorsqu’ils pensent à leur métier, 26% assurent ressentir de la fierté et 58% du plaisir. Enfin, ils indiquent majoritairement sortir de leur première année autant (54%) ou plus (37%) motivés. Quant aux élèves, même si une proportion non négligeable déclare ne pas aimer l’école, s’y rendre ne s’apparente pas non plus à un calvaire pour la plupart d’entre eux. Dans un sondage réalisé pour Okapi, 79% des collégiens interrogés (certes pendant les vacances estivales) affirment ainsi être contents à l’idée d’aller au collège. Et dans l’enquête menée par l’Observatoire International des violences à l’école, 52% des élèves du primaire interrogés disent se sentir tout à fait bien et 37% plutôt bien dans leur école. Enfin, concernant les parents : à la rentrée 2010, ils étaient une majorité à plébisciter dans un sondage Harris Interactive l’implication des enseignants qu’ils connaissent, 18 % se disent ainsi très satisfaits et 55% plutôt satisfaits de l’implication des professeurs auprès de leurs enfants. Si l’école française souffre de plusieurs maux, la situation n’apparaît pas non plus catastrophique et l’attachement à l’institution scolaire reste fort dans la société française.
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De plus, différentes solutions font consensus pour améliorer la situation de l’école française. La priorité des priorités mise en avant par les enseignants comme par les parents consiste à lutter contre le sureffectif dans les classes. Ainsi, dans le sondage pour la FSU et le SNUIPP, les Français estiment qu’il faut en priorité mettre l’accent sur la diminution du nombre d’élèves par classe (62%) dans les écoles maternelles et primaires. Nous avons vu également que le sureffectif constitue le principal problème relevé par les enseignants. Or, la réduction des effectifs par classe ne pourra se faire sans l’augmentation du nombre d’enseignants et des personnels éducatifs. C’est également la solution qui paraît aux yeux des Français la plus à même de lutter contre la sortie du système scolaire sans qualification (58% estiment que pour cela, il faudrait en priorité « davantage d’encadrement des élèves avec des enseignants, des surveillants…) et pour réduire les risques de violence (les Français appellent pour cela de leurs vœux une augmentation du personnel de surveillance (93%) et du personnel enseignant (83%) dans les établissements). Toutefois, dans un contexte de rigueur budgétaire, cette proposition peut s’avérer difficile à porter.
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L’augmentation du nombre de personnels éducatifs rendrait possible la mise en œuvre de la deuxième solution mise en avant par les Français, à savoir l’accompagnement personnalisé des élèves, permettant de mieux s’adapter aux spécificités et aux besoins de chacun des enfants. Ainsi, les deux priorités suivantes relevées dans le sondage FSU – SNUIPP sont « d’assurer un suivi individualisé des élèves en difficulté » (47%) et « de développer le travail en petits groupes d’élèves » (45%).
La troisième solution, couplée également à la précédente et qui permettrait de réintroduire de la diversité et peut-être du plaisir à l’école, apparaît dans une pédagogie plus innovante et plus variée, notamment en s’inspirant des bonnes pratiques à l’étranger. Ainsi, 74% des Français estiment que cela ferait diminuer l’échec scolaire si l’Etat encourageait la diversification des types d’écoles accessibles à tous (différentes pédagogies et styles éducatifs variés), dont 22% certainement. Les Français, qui placent le système éducatif allemand devant celui de leur pays, semblent encourager l’école française à s’ouvrir aux « best practices » des écoles étrangères pour mieux s’adapter aux besoins des élèves. Et une majorité des enseignants leur emboîtent le pas. Ils sont ainsi 57% à estimer que le système scolaire français doit davantage s’inspirer de celui de ses voisins européens, cette proportion étant plus élevée parmi les enseignants les plus jeunes.
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Jules Ferry conseillait de « rendre l’école aimable et le travail attrayant ». Force est de constater que ce conseil n’est pas suffisamment suivi aujourd’hui au sein de l’école française. Cependant, les Français restent attachés à l’école républicaine et espèrent des solutions de la part des pouvoirs publics. Les candidats à la future élection présidentielle seront donc très attendus sur leurs propositions pour une école nouvelle, une école capable de redonner du plaisir aux enseignants dans l’exercice de leur profession, à des élèves curieux d’apprendre dans des classes agréables et à des parents qui ne verraient plus l’école comme une source mais plutôt comme une réponse à leurs angoisses.