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Cathie Fidler - La Retricoteuse : 7,5/10

Par Eden2010
Cathie Fidler - La Retricoteuse : 7,5/10

Cathie Fidler – La retricoteuse : 7,5/10

« La retricoteuse » retrace l’histoire de Solveig, de sa mère Eva et de sa grand-mère Mina, une histoire mouvementée qui traverse le siècle et nous est contée d’une écriture souriante et nous guide sur le fil du passé pour nous livrer le tricot du présent.

Petit résumé (difficile, difficile):

La retricoteuse, c’est Solveig. Divorcée, femme d’affaires du XXIème siècle, Solveig est une femme moderne, du moins en apparence.

Elle se souvient alors de l’histoire de sa famille, ou l’imagine lorsque les souvenirs lui font défaut. Sa mère lui a livré quelques bribes de son passé et elle les travaille, les fleurit, entremêlant sa vie avec celle de sa mère et celle de la mère de sa mère afin de compléter son œuvre.

Qui étaient ces femmes dont Solveig partage le sang et le passé ?

D’abord Mina, la grand-mère, qui a, la première, traversée la grande étendue d’eau pour découvrir New York, mais qui a emporté et rapporté avec elle ses doutes et interrogations, ne pouvant y échapper.

Puis sa mère, Eva, qui souffrira des manques et peines de Mina et subira les épreuves les plus dures qu’une jeune fille de dix-sept ans puisse vivre pour être née à la mauvaise époque : juive pendant la seconde guerre mondiale, elle sera contrainte de s’exiler à Shanghai. Elle y survivra, mais rapportera dans ses valises ses cicatrices qu’elle ne manquera pas de transmettre, bien malgré elle, à sa fille.

Pour finir Solveig, bien sûr, qui comprend lentement que ses peurs reflètent les blessures de ses aïeules, que les bagages n’ont jamais été posés mais simplement glissés dans ceux de leurs filles.

Il est impossible de résumer ce petit roman, car chaque femme vit son histoire, ses souffrances avant d’en transmettre, sans s’en apercevoir, l’essence à sa descendance.

Ce n’est qu’en retricotant la vie de ces femmes que Solveig s’apercevra de la logique de l’œuvre.

Etonnamment, ce petit livre ressemble véritablement à un tricot, les mailles du passé chevauchent celles du présent, les histoires s’effleurent, s’entremêlent, le vécu de l’une glissera dans l’œillet de celui de l’autre et reviendra en arrière pour ajouter une nouvelle ligne à l’ensemble.

L’écriture est sensible et si j’ai parlé plus haut d’une « écriture souriante » c’est parce que l’on sent que le tout a été écrit avec le sourire. Malgré les épreuves traversées, les plaies à l’âme, ces femmes ont survécu et construit la vie avec ce qu’elles avaient. Certaines y ont réussi mieux que d’autres.

Chaque vie de femme est prenante mais incomplète, ce qui est finalement logique puisque Solveig ne peut nous livrer toute l’histoire - elle ne l’a pas vécue, n’en connaît qu’une partie. Elle tente tout simplement de reconstruire l’image globale. Là où les récits de ses parents ont laissé des trous, elle complète par son imagination, tricotant autour d’une simple photo toute une tapisserie (faudrait que j’arrête mes jeux de mots autour du titre, non ?).

Les émotions qui traversent le livre sont très fortes, le passé et le présent s’entremêlent avec habileté : les récits lointains côtoient le présent avant de replonger de nouveau dans le passé dans un mouvement de balancier, et pourtant on n’est désorienté à aucun moment !

Le seul hic du livre est que l’on a envie d’en savoir plus sur chacune ! Notamment Eva, la mère de Solveig, dont la vie était secouée d’épreuves mais qui a peut-être trouvé son bonheur le plus aisément. Comment a-t-elle fait ?

Ou même Soveig, dont la blessure la plus profonde traverse le roman, mais dont nous savons finalement si peu. Sa cicatrice l’a peut-être empêché d’aller plus loin ?

En fait, chacune de ces femmes aurait mérité son propre livre. Pas une page ne se tourne sans que nous ne soyons touchés, chaque maille est émouvante, on ne s’ennuie à aucun instant, on souffre avec ces femmes qui traversent le siècle.

Un roman qui est solaire malgré la dureté de la vie ; il est étonnant comme le regard porté par l’auteur peut adoucir la difficulté d’une épreuve et en faire une expérience optimiste.

J’ai tout simplement beaucoup aimé, vous l’aurez compris, mais j’aurais voulu en lire plus, juste quelques pages de plus !

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