La Belgique aurait-elle manipulé ses comptes publics?

Selon le site 7/7, la Belgique est soupçonnée par des économistes allemands d’avoir manipulé ses comptes pour rentrer dans l’Euro, comme la Grèce.

Gernot Brähler, professeur à l’université d’Ilmenau, est parti de 156 séries de données, en particulier celles des dépenses publiques ou des dépenses d’investissement, pour les 16 pays de la zone euro entre 1999 et 2009. Afin de détecter de possibles manipulations, ils ont utilisé la loi de Benford ou loi des nombres anormaux.

Selon cette loi, dans une liste de données statistiques, « le 1^er chiffre non nul le plus fréquent est 1, pour près du tiers des observations. Puis le 2 est lui-même est plus fréquent que 3… et la probabilité d’avoir un 9 comme premier chiffre significatif n’est que de 4,6 % ». Quand les données sont de vraies données, on retrouve cette distribution. Par contre, quand les chiffres ont été manipulés, la distribution diffère nettement.

Sur les 16 pays analysés, les tests montrent des anomalies sur deux pays: la Grèce, dont on sait qu’elle a manipulé ses comptes publics, et la Belgique. La variation par rapport à la distribution standard serait presque aussi grande dans le cas belge que dans le cas grec. De quoi nourrir les soupçons des économistes, qui expliquent que les chiffres belges devraient être étudiés plus en détail.

Sans formuler des accusations directs, les auteurs ajoutent que  »l’Office des statistiques européen a déjà prouvé que la Grèce avait manipulé ses comptes donc nous pensons que nos découvertes via la loi de Benford pourraient s’appliquer (dans d’autres cas) », sous-entendu à la Belgique.

La dette publique belge est montée jusqu’à 130% du PIB au début des années 1990. En 2010, elle se situait à 97% du PIB, en remontée après une descente jusqu’au milieu des années 2000. Ainsi, la dette belge est passée de 84,2% du produit intérieur brut (PIB) en 2007 à 89,6% en 2008, 96,2% en 2009, 97,2% en 2010, et avoisinera les 100 % du PIB en 2011.