Jusqu’aux 29 janvier, le musée d’Art moderne de la Ville de Paris présente le travail cultural de l’artiste néo-impressionniste allemand Georg Baselitz dans une exposition propose un regard rétrospectif sur son travail en donnant à voir des œuvres encore jamais exposées en France, parmi lesquelles on trouve 40 sculptures en bois peintes qui ont été réalisées entre 1979 et 2010.
Les sculptures de Baselitz occupent une place très importante dans son travail et c’est sur ces dernières que se centre l’exposition. Elle présente aussi des peintures et des gravures à fin de donner une vision globale et cohérente de la totalité de son œuvre. C’est aussi pour cela qu’ont été sélectionnés 7 peintures et différents travaux de gravures sur papier.
Georg Baselitz est né en Allemagne, en 1938. Peintre, sculpteur et graveur considéré comme l’un des plus grands représentants du mouvement néo-expressionniste, il étudia et commença son travail artistique en République Démocratique d’Allemagne. Son véritable nom est Hans Georg Kern, mais il dut en changer pour fuir l’Allemagne fédérale en 1958.
Il se fit connaître suite à l’action policière à l’encontre de l’une de ses peintures qui représentait un enfant ce masturbant. À l’occasion de sa première exposition individuelle à la galerie Werner & Katz de Berlin, il provoqua un scandale public. Deux des peintures présentes furent décrochées sous prétexte de leur contenu hautement sexuel. Baselitz fut directement accusé d’obscène.
Son travail et ses études sont centrés sur le thème de l’anamorphose et de la recherche sur l’art des personnes vivant avec certaines incapacités mentales, ce qui lui proportionnera de nouveaux éléments figuratifs pour l’exploration d’une réalité autre que celle considérée comme normale.
Il déconcerta le monde de l’art avec ses images inversées, où il tente de subvertir notre regard sur le monde et marquer une position opposée à l’expressionnisme et à l’abstraction, faisant de la peinture une compagne incommode. Baselitz marche à contre-courant de l’art et refuse l’incorporation de ce dernier au confort des salons, tel que purent l’expérimenter Picasso ou les autres impressionnistes nés pour provoquer et qui terminèrent en décoration pour murs de salon.
Baselitz a été un artiste innovateur et inquiet en recherche de nouvelles formes de représentation pour ses créations, au point qu’il a partiellement éliminé l’usage du pinceau pour le remplacer par ses propres doigts, de la même façon que le font les petits-enfants.
Auteur d’une œuvre exhaustive, intense et contesté, que les critiques et historiens ont souvent essayé de réduire, l’entachant d’anachronisme, jusqu’à l’obscénité. L’art rebelle et irrévérencieux contenu dans ses tableaux « grotesques », ses images « inversées », cherche à créer une image neuve à partir d’une anti-esthétique, de la déconstruction de la réalité, dans la confrontation permanente avec l’histoire de l’art.
Si l’on compare l’histoire et l’œuvre de cet artiste, aux côtés de ses réflexions sur la condition essentielle de la peinture et de la sculpture, et des fragments de son manifeste « les armes des peintres », on peut considérer Baselitz comme un outsider de la peinture.
Pour plus d’informations http://mam.paris.fr/fr/expositions/baselitz-sculpteur