Comme chaque année à la même époque, tous les établissements parisiens proposent leur nouvelle production à destination des plus jeunes. Le Théâtre de Paris a pour sa part passé commande à Amanda Sthers qui a conçu une jolie histoire, celle de "Lili Lampion", petite fille rêveuse qui fuit les soucis de son quotidien grâce à une imagination fertile. La mise en musique, réussie, est l'oeuvre de Sinclair.
A l'image de nombreux enfants de son âge, Lili a deux maisons, car ses parents sont divorcés. Si ceux-ci s'entendent bien et Lili s'acommode sans difficulté de la situation, il va en revanche falloir du courage à tout le monde pour aider son petit frère à guérir d'une grave maladie. Tout ce petit monde prend la direction de New York afin de consulter les meilleurs médecins et spécialistes. Le quotidien de Lili s'en trouve alors tout chamboulé... Nouveau pays, nouvelle école, nouveaux copains... Pour faire face, elle s'invente des amis imaginaires.
Plein de poésie de tendresse et d'humour, jamais niais ni dégoulinant de bons sentiments, le livret d'Amanda Sthers a pour qualité première d'aborder de front et avec subtilité des thèmes forts, pas toujours évidents pour les enfants. L'amour et l'amitié bien sûr, mais aussi le divorce, la maladie, la mort, la perte d'un être cher, le déracinement et même la psychothérapie. Si le fond nous a séduit, la forme n'est pas en reste. Les dialogues se révèlent plutôt élaborés et haut de gamme, le style est élégant , les compositions de Sinclair riches, variées et entraînantes. Les chansons restent en tête un bon moment.
La scénographie est par ailleurs fort réussie. Sur un immense décor blanc représentant le journal secret de Lili et des silhouettes de buildings, sont projetés des dessins animés évoluant et changeant au fil de l'histoire.
Un beau moment à partager avec vos bambins, parachevé par l'interprétation pleine d'entrain des onze comédiens présents sur le plateau, et la mise en scène appliquée de Ned Grujic.