Une réunion de famille, qui semble juste, et pas de celles qu’on force à transformer en tragédie. Il y a de la nostalgie dans ce film, bien sûr, mais il me semble y reconnaître la place des enfants dans la famille. Les petits, qui se détachent de l’emprise parentale par l’exemple des plus grands, et les parents qui, se retrouvant pour l’anniversaire de la grand-mère, ont aussi des comportements un peu enfantins. Et la caméra nous place au cœur de tout ça, dans l’agitation familiale, comme dans une fête où les têtes tournent, les dialogues ont les hauts et les bas des conversations où se mêlent opinions politiques et affection fraternelle. Car c'est dans la famille, d'abord, que se créent les relations sociales, que s'élabore la capacité de discussion, que se fait l'apprentissage de la vie et de la mort. Il y a certes des clichés dans ce film, mais pas de caricatures ; les personnages ont une véritable présence et le mouvement qui les entraîne s'inscrit bien dans le temps. Et, puisque nous vivons ces instants dans la mémoire d'une femme, il y a aussi la découverte, par l'enfant qu'elle était, de la sexualité dans ce cadre familial, la curiosité, la gêne, l'impatience, quand l'idée vient de jouer au papa et à la maman...
Un jeu de cartes, les sept familles, était imprimé sur les tables de la restauration au Festival des Vendanges, à Suresnes. C’est le jeu sur lequel se termine le film.