"Ben là tabanark je le sais tu moé christ?"
(...)
Avouez que le premier homme, celui qui pose la question, est plutôt, banal. On peut remarquer qu'il ne prend pas la peine de s'excuser de déranger l'autre avec un "pardon..." ou un "excusez-moi, monsieur..." Mais sinon sa question est tout ce qu'il y a de plus simple. Il existe une réponse précise à la question au moment où elle est posée et cette même question peut être posée toute la journée et la réponse sera toujours différente.
On pourrait en quelque sorte dire que le réponse du second homme est teintée d'intimidation.
Tout est dans le ton.
À la radio l'autre jour, c'était à Maisonneuve en Direct, on parlait d'intimidation sur les chantiers de construction. Sur la Côte Nord si je me rapelle bien. J'entrais dans la voiture, j'ai donc manqué la question originale de l'animateur mais la réponse jappait de ma radio:
Je ne me rappelle plus exactement la suite parce que le ton noyait le propos. On avait (probablement) Michel Arsenault, président de la FTQ, qui ne donnait pas son opinion à une question mais qui criait, martelait, frappait du poing sur les ondes radios. Qui disait en d'autres termes "Fermez donc vos gueules au lieu de dire des niaiseries!". C'était comme si on demandait à un chasseur si il chassait en territoire illégal et qu'on reçevait une balle qui nous sifflait aux oreilles pour toutes réponses.
On apprenait avant la fin du premier lundi de "débrayage provincial spontané" que même la ministre du travail, elle même, cette belle grande dame aux yeux bleus, avait aussi été menacée. Toujours courageux d'essayer de faire peur à une grande fille.
Ils étaient bien drôles à faire semblant que le déclenchement des arrêts de travail sur les chantiers de construction n'avaient pas été planifiés.Ceux dont on parlait déjà la semaine dernière? Spontanés oui, oui.
Duh!
À d'autres.
Ils font du placement syndical de la même manière "naturelle".
Les gens sont poissons mais quand même... les saumons sont de plus en plus gros à avaler.
Il y a eu de grands moments d'humour involontaire aussi. TVA en direct est toujours du bijou mais lundi ils se surpassaient. On a même appris de la bouche du boss de la FTQ (Arsenault) que les syndicats existaient depuis le moyen-âge.
Pour le propriétaire de dépanneur ce sont les rassemblements de gens, errant en chuchotant, autour de leur lieu de travail. Excatement comme les boys en ce moment.
C'est quoi une menace sur un chantier de construction? Ç'est au minimum ces deux cas. Y en a tout plein des travailleurs de la construction qui auraient travaillé ces lundis et mardis, simplement parce qu'ils ont besoin des sous. D'autres par simple amour du métier. Parce que oui, ça existe des passionnés de la construction. Vous croyez qu'ils n'ont pas avalé de travers la direction de leur syndicat hier et avant-hier? On a même vu des travailleurs hurler à un autre de cesser de travailler et ce dernier de se justifier, penaud, aux caméras en disant:
Quelqu'un qui parle fort?
Ça fait juste me dire qu'il a peur de quelque chose.
Bien souvent de son ombre.
Mais pour vouloir répendre la peur il faut d'abord qu'elle nous habite.
Mission complètement ratée. Zavez eu l'air cave avec votre spontanéité.
On réécrit le dictionnaire au Québec depuis quelque temps
Commission d'enquête sont maintenant deux mots qui, associés ensemble, ne donnent plus une définition tellement claire. Pas au Québec en tout cas.
Spontanéité n'a plus du tout le même sens depuis lundi non plus.