Un des pasteurs les plus connus dans les nouveaux Etats fédérés est Theo LEHMANN, évangéliste à Chemnitz (Allemagne). Voici, au sujet du sondage d'opinion réalisé par le bureau Allensbach, une allocution de Lehmann faite récemment (1993) à Hambourg :
" Il y a donc eu une longue période où cette partie du monde où nous habitons, était considérée comme chrétienne. Mais aujourd'hui, on doit, hélas, parler de l'Occident antichrétien.
Depuis longtemps, il n'y est plus question de christianisme. Deux guerres mondiales ont émané de l'Occident. C'est ici que l'athéisme a ses racines et que l'antijudaïsme commet tous ses excès. Actuellement, beaucoup de jeunes gens se demandent comment il a été possible que dans un certain pays, des millions d'individus, juifs, gitans et autres, aient été mis à mort malgré l'Eglise, le christianisme et l'éducation chrétienne.
A mon tour, je voudrais poser ces deux questions. Comment est-il possible qu'actuellement dans notre pays, on mette des personnes à mort tous les jours ? Et pourquoi tout ce silence à ce propos aujourd'hui ? Chaque jour, on tue dans nos cliniques des enfants qui sont encore dans le sein maternel : officiellement, il y a environ 500.000 avortements par an en Allemagne. Chacun peut avoir vent de ce chiffre, s'informer, lire des livres, voir des films. On peut voir comment on fait sortir des enfants vivants du sein de la mère en grattant, comme du goulasch brûlé dans la marmite, jetés dans la poubelle ; ce sont pourtant des êtres conçus selon la volonté de Dieu. Chacun en est informé. Je vous le demande : comment combattez-vous ces pratiques ?
Arrêtez donc, s'il vous plaît, de critiquer les gens vivant à l'époque des nazis, qui se sont tus par lâcheté ? Celui qui, alors, disait un mot le faisait au péril de sa vie. Que risque-t-on aujourd'hui à agir contre l'avortement ? Mais voilà, dans la plupart des cas, on se tait. Ou, pire encore, on est d'accord avec l'avortement. Je ne pense pas seulement aux femmes et aux filles, mais aussi aux hommes, amis, pères et grands-parents, qui soit se taisent, soit conseillent de le faire. Un jour, quelqu'un m'a dit que je ne devrais pas aborder ce thème de l'avortement dans une prédication sur trois ; beaucoup d'auditeurs en auraient vite par-dessus la tête. C'est comme si l'on avait dit au pasteur pendant l'époque nazie :
Monsieur le pasteur, ne mettez pas la question des Juifs persécutés sur le tapis dans une prédication sur trois, nous en avons pardessus la tête. Moi aussi, j'en ai assez, vous pouvez le croire. Ce n'est tout de même pas une pensée agréable : devoir vivre dans un peuple qui compte autant d'assassins. Depuis 1945, en Europe, dix millions d'enfants ont été tués dans le sein maternel. La maison de l'Europe est construite sur une cave pleine de cadavres d'enfants. Comment pouvons-nous vivre en communauté dans cette maison de l'Europe sur une telle hécatombe ? Sachons que Dieu ne regardera plus fort longtemps ce sinistre spectacle. Comment se fait-il que tant de personnes se taisent face à tous ces homicides ? Les hommes ne veulent plus écouter Dieu. Dieu, qui pourtant a dit : " Tu ne commettras pas de meurtre. " Notre pays, notre continent et notre monde ont besoin de gens qui sont de nouveau prêts à écouter le Seigneur pour connaître la voie à suivre. "
(IS) Revue "Appel de Minuit" juillet 1993
Quelle lignée !
On a posé le problème suivant aux étudiants de la Faculté de Médecine de Los Angeles :
"Le père était syphilitique, la mère souffrait de tuberculose, ils avaient quatre enfants. Le premier était aveugle, le second mourut en bas-âge, le troisième était sourd-muet, le quatrième tuberculeux. La mère, enceinte de son cinquième enfant, songeait à un avortement. Quelle décision lui auriez-vous conseillée ?"
Presque tous les étudiants se prononcèrent pour l'avortement.
Or cette famille accablée par le sort exista réellement. Le cinquième enfant naquit, il s'appelait : Ludwig van Beethoven !
Paru au bulletin "Résurrection" de :
Beethoven : octobre 1990.
Lehmann : septembre 1993.