L'Hotel de Ville de Paris accueille jusqu'au 11 février une rétrospective consacrée à Sempé. Plus de 300 dessins humoristiques et poétiques à ne pas manquer.
Sempé, ce n'est pas que le Petit Nicolas. On le verra très peu au gré des quelque 320 dessins de la rétrospective proposée par la
mairie de Paris, dont de nombreux inédits. Paris, New York, des années 1950 à 2010: dans tous les cas de figure, Sempé croque les aspects poétiques, absurdes ou simplement banals de la vie
quotidienne.
L'Express, Lire, Télérama, The New Yorker et bien d'autres ont ouvert leurs pages à ses écoliers, cyclistes, musiciens... Son trait si typique est
reconnaissable entre mille, même s'il s'est beaucoup affiné au fil des années. Mais si les planches sont remarquables, la scénographie qui les met en valeur à l'Hôtel de ville de Paris ne l'est
pas moins: lorsque les dessins sont alignés sur un mur, soulignés par de simples cadres de bois clair, ils ne sont pas sagement en rang d'oignon, mais leurs différences de taille créent une ligne
destructurée. Lorsqu'ils sont disposés sur des supports, c'est en quinconce, poussant le visiteur à s'approcher.
C'est justement en s'approchant qu'on va au-delà de ce qu'on connait de Sempé. Il y a des rues et des jardins publics fourmillants, des foules en colère, des
accidents de voitures... Et puis le repos, des paysages à la gouache et des pages quasiment blanches. Lorsqu'un seul trait dessine la façade d'un immeuble parisien avec à son pied un tout petit
personnage, c'est l'immensément grand et l'immensément petit qui se rejoignent.
La vie que montre Sempé n'est jamais triste. Elle est un peu mélancolique, un peu nostalgique, un peu absurde. Et souvent drôle, parce qu'absurde, justement. Elle est parsemée de tâches de couleurs, et finalement, d'une grande bouffée d'insouciance. Et ça ne peut pas faire de mal.
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