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La femme a plus de chances de décrocher un emploi

Publié le 25 octobre 2011 par Amroune Layachi

La femme a plus de chances de décrocher un emploi

A l'orée de l'an 2020, les femmes représenteront 20 % de la population active.  Cette information dénote des mutations socio-économiques que connaît la société algérienne, estiment des sociologues et des chercheurs de l'université d'Alger. Aujourd'hui, la femme a investi des secteurs traditionnellement masculins. Elles sont porteuses d'idées, même si elles «n'ont pas beaucoup de capitaux». Elle n'est plus seulement dans le rôle classique de la femme, soit la procréation et l'entretien de la maison. Elle participe de plus en plus activement à la vie sociale et économique.Toutefois, il a été aussi signalé que ce constat n'est pas propre à la société algérienne. Il concerne la Maghreb arabe. Les femmes algériennes, tunisiennes et marocaines s'impliquent davantage dans la création d'entreprises, contribuant au développement des économies de ces pays, selon une enquête d'une professionnelle arabe des médias.Cette étude illustre le dynamisme des femmes maghrébines. «En Tunisie, au Maroc et en Algérie, plus de 90% des fillettes sont désormais scolarisées en primaire. En Algérie et en Tunisie, les filles sont aussi nombreuses que les garçons dans le secondaire, et même plus nombreuses à l'université, puisque dans ces deux pays 60% des étudiants sont des étudiantes», a-t-on noté. Dans les trois pays, le taux de participation économique des femmes a grimpé ces dernières décennies. En Algérie, le nombre de femmes actives est passé de 625 000 en 1994 à près de 2 millions aujourd'hui. «Le taux d'activité des femmes marocaines est de 28%, le même qu'en Espagne il y a trente ans».Dans les trois pays du Maghreb, les études révèlent que «les femmes chefs d'entreprise sont majoritairement diplômées, avec une expérience professionnelle antérieure, mais qu'elles se heurtent au problème de l'accès au crédit, contraintes de faire appel à leurs fonds propres et à leur famille pour les capitaux initiaux». En Algérie, l'Association des femmes algériennes chefs d'entreprise (SEVE), créée en 1993, dénombre, selon le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle, «3 300 femmes chefs d'entreprise en 2007, contre 1 300 en 1990 et 81% d'entre elles sont diplômées». La femme algérienne a fait preuve de bonne gestion, dans le monde de l'entreprise, et ce, au même titre que les hommes. «Les entreprises en Algérie préfèrent maintenant recruter une femme plutôt qu'un homme. Parce que la rentabilité va être meilleure : elle est plus sérieuse, elle va travailler plus. A la sortie de l'université, une femme en Algérie a plus de chances de trouver du travail qu'un homme», selon le témoignage d'une femme cadre à Alger. Pour elle, «cette réputation de sérieux se vérifie aussi dans les pays voisins». En Tunisie, «les femmes représentent à présent 28% de la population active». Elles «constituent un tiers des magistrats, des avocats et des journalistes, et 40% des enseignants du supérieur», selon les rédacteurs de cette étude. Dans ce pays, activent 18 000 femmes chefs d'entreprise, dont 1 500 dirigeantes d'exploitations agricoles, «employant plus de 100 000 personnes». Au Maroc, le cas de Saloua Karkri-Belkeziz fait tache d'huile. Cette femme chef d'entreprise dirige depuis 1987 une entreprise informatique, employant 200 personnes et réalise un chiffre d'affaires de 55 millions de dirhams, soit quelque 12 millions d'euros. Cette femme a mis en place en 2000, l'Association des femmes chefs d'entreprise au Maroc, qui regroupe aujourd'hui plus de 500 adhérentes issues de tous les secteurs de l'industrie, des services et de l'agroalimentaire. «Quand j'ai commencé, il n'était pas courant de rencontrer des femmes chefs d'entreprise au Maroc», raconte-t-elle, relevant qu'il n'était pas «facile d'avoir des rendez-vous ni de convaincre un président». Cependant, selon cette femme, «aujourd'hui, on entend de plus en plus parler de femmes chefs d'entreprise dans mon pays». Elle ajoute que maintenant «la femme est présente dans l'activité économique et pas seulement au niveau du social»s, estimant à 11% le taux national (au Maroc) d'entreprises créées par des femmes, contre 5% en 2004». Encore une fois, la femme a prouvé que le monde des affaires fait bon ménage avec l'entretien du foyer.

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