Z-Bo exagère-t-il ?

Publié le 25 octobre 2011 par Insidebasket @insidebasket

Malgré le lockout et l’éventualité de voir la saison reprendre qui s’amenuise jour après jour, Zach Randolph semble tout de même éprouver une certaine réjouissance… Cette satisfaction s’exprime à travers un mot ou plutôt un nom « Selby » ! En effet, l’intérieur all-star des Grizz’ n’a pas caché son excellent ressenti au sujet de l’ex-freshman de Kansas.
Et pour cause, l’intéressé a profité de la période creuse pour faire monter le buzz avec plusieurs performances remarquées. Il a notamment planté 42 points lors d’un match à Las Vegas. Toutefois, ce genre de performance doit être pris avec des pincettes, et ce, malgré la présence de plusieurs joueurs NBA lors de cette rencontre. En effet la « no defense » attitude et le style « je shoote, je shoote, je shoote » sont de rigueur et ne sont pas représentatifs de ce que rencontrera Selby lors de sa saison rookie. Cependant, Z-Bo se montre plus qu’enthousiaste et a été même jusqu’à déclarer ce qui suit :
« Il est le steal de la draft, ce jeune gars va nous aider ».
D’ailleurs, Selby a profité de l’été pour se confronter à Jennings, un match sans doute long pour leurs coéquipiers du jour…


Ceci étant, avant d’en arriver à une telle conclusion prenons le temps d’analyser le « young fella ». Selby est un attaquant doté d’un physique assez exceptionnel. Joueur très athlétique, solide sur ses appuis, il dispose d’un premier pas ravageur et s’avère être redoutable en pénétration. Son physique lui permettant d’aller au contact des intérieurs adverses puisqu’il dispose de cette capacité à finir près du cercle, et ce, malgré les gênes ou déséquilibres engendrés par le contact physique des défenseurs adverses.
Son shoot reste encore perfectible, mais il a démontré qu’il était capable de shooter longue distance et semble disposer d’une grosse marge de progression dans ce secteur de jeu. À lui de mûrir et de canaliser sa tendance à vouloir trop shooter. Son trop-plein de confiance au niveau du shoot peut donc lui jouer des tours à l’image des mauvaises décisions qu’il peut prendre de ce point de vue. De plus, son ratio passe décisive/perte de balle n’est que de 1,06…
En terme de gestion de balle, Selby à d’énormes progrès à faire. Ceci étant, la bonne nouvelle est qu’il a passé du temps avec CP3 durant l’été, chose qui ne peut que lui être bénéfique tant le meneur des Hornets excelle dans ce domaine. Son début de carrière à l’université de Kansas a été plutôt chaotique puisque Selby s’est fait suspendre pour les neuf premiers matchs de la saison NCAA 2010/2011. Le jeune combo-guard avait en effet accepté des avantages en nature (repas, vêtements…) avant même de s’être engagé officiellement avec Kansas.
Il faudra attendre le 18 décembre 2010 pour voir évoluer Selby sous les couleurs des Jayhawks, et quel début ! Le n°32 rendait une superbe copie avec 21 points à 5/8 « from down town » en 27 minutes. Des débuts très prometteurs couronnés par deux titres de meilleur rookie de la semaine de la conférence big 12. Durant ses treize premiers matchs, Selby cumula en moyenne 12,3 points, 3,2 passes de moyenne ainsi qu’un intéressant 43,5 % longue distance (27/62).
Malheureusement, une blessure au pied viendra freiner son élan… Les performances qui suivirent son retour seront aux antipodes de ce qu’il avait pu montrer jusqu’alors, 3,8 points à 18 % à 3 points (4/22). Le natif de Baltimore décide malgré tout de faire le grand saut après une saison mi-figue mi-raisin en NCAA. C’est au 49ème tour de la dernière draft que David Stern annonça le nom de Selby, Memphis jette son dévolu sur l’arrière de 20 ans. Depuis le lockout a fait son œuvre et le rookie ne peut, pour le moment, démontrer tout son talent sous les projecteurs de la NBA. Cependant, il semble plutôt satisfait de son choix :
« Je ne regrette rien. J’ai juste réalisé ce que j’ai toujours souhaité réaliser. Il n’y a rien que nous puissions faire en tant que rookie ainsi j’attends juste de voir ce qu’il va se passer. C’est une bénédiction de pouvoir apprendre de gars qui évoluent où vous souhaitez être. J’ai joué avec des all-star et ils ont reconnu que j’avais du talent […] Si je voulais, je pourrais me laisser aller et ne rien faire. Mais ce n’est pas ce que je fais. Je travaille dur chaque jour. Je suis très anxieux à l’idée de démontrer ce dont je suis capable ».
Bosser ? Selby a tout intérêt puisqu’il a atterri au sein de l’une des franchises qui a réalisé une saison époustouflante la saison dernière. Il sera en concurrence directe avec plusieurs joueurs tels que Henry, Vasquez ou encore Allen, Mayo et Conley. Vasquez a démontré la saison passée qu’il avait de la qualité à revendre et qu’il pourrait devenir un excellent back-up de Mike Conley. À savoir comment Hollins compte utiliser Selby ?
Mayo a prouvé lors de la postseason qu’il savait répondre présent lors des moments chauds, toutefois il n’a toujours pas été prolongé et il ne lui reste qu’une seule saison avec un contrat garanti sachant que son contrat expire en 2012/2013 (qualifying offer d’environ 7 millions de dollars sur sa dernière année). Les dirigeants de Memphis ont préalablement prolongé Conley et Gay en cassant leur tirelire, seront-ils prêts à faire de même pour Mayo ? L’émergence d’un Josh Selby pourrait-elle avoir raison du devenir d’OJ Mayo à Memphis ?
Il est encore trop tôt pour l’affirmer, mais nul doute qu’un tel scénario est envisageable d’autant plus que le « front office » de la franchise a fait de Marc Gasol une priorité. Sans compter qu’un joueur comme Darell Arthur devrait également se voir proposer une prolongation, tant l’intérieur des Grizz s’est illustré la saison dernière. En définitive, Selby arrive dans un contexte plutôt favorable (lockout excepté…), à lui de confirmer les bonnes choses entrevues et de se faire une place au sein du roster de Ryan Hollins.
Welcome to Memphis !