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Fabrique Métropolitaine : quelles sont les solutions pour la métropole bordelaise en 2030 ?

Publié le 25 octobre 2011 par 10h11 @10h11

Hier soir, l’équipe d’actionmiroir.com a eu le plaisir d’être conviée à la discussion de fond concernant la Fabrique Métropolitaine. Divisé en groupes d’une quinzaine de personnes, l’objectif était de revenir sur les différents points abordés lors des rencontres métropolitaines.

Pour rappel, le projet de concertation publique de la Fabrique Métropolitaine s’est déroulé en plusieurs phases : Mai 2011  Rencontres métropolitaines / Juillet 2011 Enquête / Septembre 2011 Entretien qualitatif / Octobre 2011 Restitution (à venir) / Novembre 2011 Vote du projet métropolitain au conseil de la CUB (à venir).

Le débat était dense, il s’est étendu de 18h30 jusqu’à 21h00, preuve de l’intérêt des personnes qui ont été sélectionnées.

Le projet de la métropole bordelaise pour 2030 est construit autour de 5 valeurs, appelées les « 5 sens ». Si l’on tente d’en faire le bilan, qu’en ressort-il pour le projet de métropole voulu par Vincent Feltesse, président de la CUB ?

Métropole solidaire

La solidarité est souvent perçue par l’économie et l’emploi. 57% des répondants à l’enquête estiment que c’est le thème le plus important parmi l’ensemble des sujets traités. En effet, la lutte contre le chômage ainsi que l’envie de rester sur le territoire après ses études domine. Paradoxalement, l’environnement professionnel et le travail font rarement preuve de solidarité. Nous retrouvons plus fréquemment ces valeurs dans le milieu du sport ainsi que dans les problématiques liées à l’environnement. Les Fabriques mettent l’accent sur une solidarité dans l’emploi, en temps de crise le projet reste ambitieux.

Les sous-couches de cette thématique sont une solidarité dans le lien social, dans le logement qui se doit de rester à des prix compétitifs, une équité dans les zones d’habitations (rive droite / rive gauche) en terme de transports, mais aussi de visibilité. Enfin, l’aspect culturel est primordial avec une multiplication des lieux d’espaces qui favorisent le partage et l’échange.

Métropole stimulante

C’est par les déplacements que la métropole sera perçue comme stimulante. Si l’on se projette sur les résultats du questionnaire, les déplacements sont la deuxième priorité de demain (35%) après l’emploi et l’économie. La majorité des demandes tournent autour des transports en commun et de l’égalité de la desserte du réseau en fonction du territoire. Évidemment, la logique internationale d’ouverture est une priorité, bien que ce sujet n’ai pas été évoqué hier soir. Pour 51% des répondants, la métropole deviendra plus stimulante en favorisant la création d’entreprises par le soutien aux individus en lien avec le monde universitaire, la recherche et l’innovation. Une nouvelle fois, la thématique de l’emploi et du travail sont une priorité pour ce deuxième volet. Enfin, le récapitulatif donne une métropole stimulante dans son aspect culturel : ce sont les 3 mêmes points développés dans la métropole solidaire qui sont une nouvelle fois repris dans la métropole stimulante…

Métropole sobre

La notion d’environnement prend du sens dans la métropole sobre. Le questionnaire confirme avec 45% des habitants qui estiment qu’il faut arrêter le grignotage de la nature par la ville. La difficulté est de savoir comment la métropole de demain (1 000 000 d’habitants) pourra développer les logements si elle n’étend pas ses frontières ? Certains préconisent une valorisation de la densité urbaine par la construction de logements qui prennent de la hauteur au coeur de la ville 70%, contre 27% qui préféreraient un étalement à l’extérieur. Lorsque l’on sait que le projet métropolitain fait ressortir l’attachement des bordelais à leur territoire et à leur ville, l’idée de créer plus de logements en ville et non à l’extérieur semble surprenante, sachant que le nombre de terrains constructibles au sein de bordeaux reste limité si l’on souhaite préserver la ligne architecturale de la ville. Hier soir, la notion de développement durable n’a pas été abordée, selon actionmiroir cette notion était une évidence dans la logique de développement (les politiques savent qu’ils doivent composer avec), mais elle n’était pas la priorité.

Métropole singulière

La singularité s’est générée par les particularités du territoire : architecture, vin et transports. Manifestement, les habitants souhaitent conserver cette singularité, ils prônent un certain immobilisme des valeurs de la ville, mais souhaitent voir les actions de proximité et de quartier plus valorisées et soutenues. Enfin, sur le volet culturel, certains regrettent le fait que nous n’ayons pas à Bordeaux de référence culturelle majeure, il me semble que cette remarque aurait pu être plus explicite. Bordeaux propose Vinexpo ou encore la fête du vin, il manque une référence culturelle « grand public, jeune et dynamique » pour la ville. Est-ce une priorité ? Enfin, le fleuve est sollicité pour être investi, icône constitutive de l’identité de la ville. Dans cette démarche, il nous semble que la ville fait le nécessaire dans son plan d’aménagement du territoire (quai de Bordeaux, pont Bacalan…)

Métropole sensible

La sensibilité serait pour le récapitulatif de la métropole de demain sa capacité à devenir une métropole millionnaire. Nous ne voyons pas encore le rapport entre la sensibilité et le fait d’être plus nombreux.. D’autres thématiques sont développées, comme une métropole à taille humaine avec une nature présente et des rues propres. L’idée d’une métropole apaisée avec le bruit de l’eau et des oiseaux pourrait être perceptible. Lorsque l’on sait que la métropole souhaite accueillir 1 million d’habitants, le défi est de taille !

La difficulté pour la Fabrique Métropolitaine sera finalement de composer avec un certain immobilisme désiré (les habitants souhaitent conserver la ville telle qu’elle est) et en même temps un désir de changement et de stimulation dans l’économie, la solidarité et le travail.

À la lecture du récapitulatif de la Fabrique Métropolitaine, nous avons tout de même l’impression que les habitants ne désirent pas voir la CUB devenir une métropole millionnaire… Ou alors, qu’elle serait une métropole idéalisée où l’on peut entendre les oiseaux chanter, obtenir un emploi à plein temps et découvrir une mixité culturelle et territoriale à l’équilibre. L’idée est certes plaisante, mais la réalité risque de nous faire défaut.

La fabrique métropolitaine fera ses conclusions jeudi soir et des actions concrètes seront mises en place. Il semble qu’il y ait des sujets urgents à traiter bien avant 2030 (emploi) et que d’autres, en fond de tâche, doivent faire partie de la ligne directrice de l’aménagement du territoire de la métropole.

Nous sommes convaincus que la Métropole doit capitaliser sur sa jeunesse pour réussir le défi qu’elle se fixe pour 2030 :

. Miser sur sa jeunesse pour faire en sorte qu’elle soit compétente.

Les Fabriques ont donné lieu à de nombreux débats sur l’emploi des jeunes et la solidarité autour de cette thématique. La solidarité doit être faite dans le transfert de compétences et la formation de qualité. Si les jeunes ne sont pas compétents, ils n’auront pas plus de travail aujourd’hui qu’en 2030. L’une des idées qui a été lancée par l’équipe d’actionmiroir.com était de créer un pôle étudiant qui participerait au débat de fond de la métropole pour les sensibiliser à la concertation publique, à une dynamique de travail mêlant toutes les générations et enfin, prendre en considération leurs attentes et leurs paroles. Finalement, convier les étudiants aux concertations publiques. Hier soir : AUCUN étudiant n’a été consulté alors qu’ils représentent 8% de la population et que nous parlions d’avenir…

. Miser sur l’énergie de la jeunesse : dans la culture, le sport ou encore l’entrepreneuriat.

On parle d’aide à la création d’entreprise. L’équipe d’actionmiroir.com est dans cette démarche depuis maintenant 9 mois et réalise que l’aide à la création d’entreprise ne doit pas passer par des concours ou des gains attribués selon des critères de lieux d’implantations, de secteur d’activité, de nombre de salariés… L’aide à la création doit se matérialiser par le travail, par une politique visant à faire travailler les jeunes entreprises, à leur octroyer des contrats et leur faire confiance sur leur capacité à produire un rendu de qualité.

. Miser sur la jeunesse pour l’équilibre générationnel.

La population est vieillissante et des mutations importantes sont créées dans notre mode de fonctionnement. L’apparition du numérique doit être un levier de dialogue et de partage entre les générations : aujourd’hui, le fossé est déjà présent entre parents et enfants, imaginons le fossé en 2030 lorsque les « digitals natives » des années 2000 auront 30 ans. La jeunesse et le numérique doit être un fer de lance du projet métropolitain pour faire en sorte que notre métropole soit efficiente, cohérente et compétitive…

Rendez-vous dans 20 ans !


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