Le voyage diplomatique de François Hollande nous avait complètement échappé.
Et pourtant...
Il y a peu, l'Espagne fut un modèle... La croissance économique était florissante, à tel point que même Sarkozy la citait en exemple avec ses 80 % de propriétaires.
Mais depuis quelques mois, le peuple espagnol subit une terrible crise.
A l'instar de son camarade social-démocrate grec, Zapatero a cédé aux "marchés", autrement dit à l'oligarchie, en menant une politique d'austérité, parmi les plus dures en Europe, depuis que la note du pays a été dégradée par les agences de notation.
Le gouvernement Zapatero a été impitoyable : baisse des traitements des fonctionnaires, gel des salaires et des pensions de retraite, recul de l'âge légal de départ à la retraite à 67 ans, coupes budgétaires dans le social, privatisations...
De plus, ces mesures de régression sociale furent décidées dans une économie exangue, fonctionnant au ralenti avec plus de 20 % de chômeurs, dont plus de 40 % chez les jeunes : l'émergence du mouvement des Indignés n'est pas due au hasard !
Pour son premier déplacement à l'étranger en qualité de candidat officiel du parti socialiste à l'élection présidentielle, le choix de François Hollande a de quoi surprendre l'électorat socialiste le plus traditionnel, d'autant que l'ancien 1er secrétaire n'a pas émis la moindre critique envers la politique du gouvernement zapatero...
Ce choix hautement symbolique et politique est dans la continuité de la ligne social-démocrate défendue par François Hollande depuis son soutien sans équivoque au TCE et au traité de Lisbonne jusqu'à son vote en faveur du 1er plan "d'aide" à la Grèce.
Un choix, mais surtout un signe fort pour rassurer les "marchés" de sa soumission...