Le casual gaming par-ci. Le casual gaming par-là. Le jeu sur téléphone portable, le snack gaming. Le nivellement par le bas. Tout ce que l’on peut entendre ici et là sur ce que risque de devenir notre média préféré semble après tout vrai. Quand on voit des dizaines de millions de personnes se ruer sur un DLC à 70 euro pour y passer 6h en solo (oui, vous voyez de quoi je parle), on se demande si il existe encore une frange de joueurs hargneux, pour ne pas dire hardcore, en jeu solitaire, et sur console de surcroît.
FromSoftware fait parti de ceux qui ont envi de proposer une expérience de jeu. Le genre de jeu dont on rêve la nuit, en planifiant notre prochaine session. Créateur du désormais culte Demon’s Souls sur PS3 sorti début 2009, le studio japonais s’est lancé un pari. Le pari de créer un jeu où la difficulté est à la hauteur des exigences des joueurs old school. Pas plus dur qu’avant, non, juste parfaitement égal à ce que le jeu vidéo proposait il y a 15 ans : Du Die&Retry, une durée de vie abyssale, une replay value cauchemardesques, le tout en solo (même si le online est majeur, j’y reviendrai). Soyons honnêtes, ce jeu n’aurait JAMAIS du se vendre aussi bien, car cela reste un jeu de niche. Difficulté relevée, A-RPG, Gameplay rigide pour Madame Michu. Pourtant, le bouche-a-oreille a fonctionné. La nouvelle s’est répandue. Le challenge proposé à atteint des proportions légendaires, faisant les choux gras des hardcore gamers sur console (comme je l’ai dit, pourtant, c’est juste un jeu en adéquation avec la belle époque, ni plus ni moins). Nous allons donc parler de sa suite spirituel, Dark Souls.
Diablo-Like en TPS
Dark souls est ce que l’on appelle un Action RPG. C’est un jeu d’action où l’on dirige un personnage vu à la 3eme personne et qui intègre beaucoup d’élément de RPG telle que les fiches de caractéristiques, les niveaux à prendre, les points d expériences, les armes à collectionner etc. etc. On choisit sa classe parmi les 10 proposé au début (du chevalier au voleur en passant par le pyromancien, même si au final, on peux se spécialiser en à peu près tout, vu qu’on met nos points de compétences où l’on souhaite) et on vous lâche dans ce monde fabuleusement mélancolique et glauque, sans explication. La maniabilité est, pour moi, ce qui se rapproche de la perfection dans le genre. C’est jouissif, précis, l’erreur n’est pas permise. Et malgré quelques problèmes de camera par moment, le combat dans Dark souls crée un tel plaisir qu’on en redemande. FromSoftware a intégrer également des features online particulièrement réussi, passant de l’entraide au PvP, grâce à des petits messages que l’on peut écrire au sol. Un allié pourra venir nous prêter mains fortes lorsque le moral est au plus bas, ou un PlayerKiller viendra achever ce qui reste de votre motivation à continuer. C’est un monde impitoyable.
Il parait que c’est un jeu difficile
Bon, on ne va pas se mentir, Dark Souls, ce n’est vraiment pas pour n’importe qui. Ceux qui souhaite une aventure pénard, un jeu avec des QTE, un jeu rapide et facile (je troll un petit peu, désolé), un jeu relaxant quand on rentre chez soi, qu’on prend un café, on se met en pantoufle et on s’affale dans le canapé, ces gens la passeront leur chemin. La mort est un élément central du Gameplay. Mourir dans Dark Souls, c’est comme sauter dans Mario, tout du moins pour la première partie. Explication de la vacherie : Vous vous baladez avec des âmes (la monnaie du jeu, qui vous sert a passer les niveaux ou acheter des objets), a la moindre mort, vous perdez la totalité. Bon, soit, vous pouvez les récupérez en allant chercher votre cadavre. Mais mourez en chemin, et toutes vos âmes sont perdues à jamais. Cette trouvaille génère du stress, de l’angoisse permanente, alors que les moindres petits monstres du début vous butent en quelques coups. 2 punitions la dedans : Vous n’êtes soit pas très bon, le jeu vous le fait savoir. Vous n’êtes pas assez haut niveau, donc vous mourrez, mais vous ne pouvez augmenter de niveau si vous perdez vos âmes a chaque fois. Cette cruauté voulu crée le sentiment de progression que l’ont ne retrouve quasiment nulle part ailleurs. Réussir un boss sur lequel vous avez passé des heures et des heures d’essai vous ferez hurler de joie (ou de peine) comme jamais auparavant. Mais vous devez mériter la victoire.
L’un des arguments majeur de Dark Souls au niveau marketing est qu’il serait plus difficile que son grand frère. Ce n’est pas tout a fait exact, grâce aux célèbres feux de camps. En effet, ces trouvailles sont en fait des points de check point disséminé un peu partout dans le monde permettant d’arpenter ces terres de manière plus « sereines », même si le challenge global reste pour les gens patients, car le jeu est d’une exigence rarissime, ou chaque combat doit être pensé.
Cauchemar éveillé ?
Mais pour moi ce qui se dégage réellement de cette expérience, c’est la direction artistique, l’univers et l « open world ». Saupoudrez du médiéval fantastique, tendance « sword and sorcery », ajoutez un bestiaire digne de Silent Hill, mettez des lieux aussi magnifiques que sordide, et vous avez là un monde qui vous emprisonne corps et âmes dans la solitude. Les boss sont impressionnant, parfois magnifiquement classe, des fois des incarnations de nos pires phobies, ce sont eux qu’ils faut affronter (en boucle, pour certain tellement fort) pour jubiler la victoire (si on gagne). Le level design force définitivement le respect, où chaque zone s’imbrique avec des raccourcis de partout, et sans carte cela devient rapidement un casse tête pour s’y retrouver, même si l’habitude y aidant on retrouve vite son chemin. Château immense, ville lumineuse, cave et marais boueux, forêt oppressante, tout y passe, du fabuleux à l’infernal.
Au rend du cauchemar éveillé, il y a aussi les défauts du jeu bien sûr, même si minime selon moi. De TRES fort ralentissement viennent gêner la maniabilité à certains endroits immenses, la caméra qui s’affole dans les endroits exigus, le « lock » des ennemis parfois têtu, bref, parfois le jeu vous rend dingue. Tout dans ce jeu est fait pour vous mettre pas bien, rien n’est relaxant, il n’y a pas de pause, le jeu sauvegarde automatiquement donc aucun moyen de « tricher » (même si des petits malins ont trouve quelques cheat, dont j’espère qui seront patchés), quand vous commencez une partie, c’est pour y aller, et de nombreuses fois vous jouerez des heures sans avoir eu la sensation d’avoir avancer d’un iota. Le jeu récompense les téméraires.
Conclusion : 9/10 – Un jeu pour ceux qui en ont !
L’expérience des Souls m’a redonné la foi. La foi que des éditeurs en ont assez dans le pantalon pour sortir des perles autres qu’un 36eme blockbusters pour faire du chiffre. Oui, le media grossi, oui les jeux coûte plus cher, oui il faut prendre moins de risque. Mais quand un développeur nous sort un jeu que moi je considère comme parfait sur tout ce que j’aime dans le jeu vidéo, je lui dis chapeau et je lui dis continuez. Je replonge de suite me faire dégommer. Un jeu qui ne vous aime pas, mais vous vous adorez.
Je lui attribue un très mérité 9/10 pour l’expérience qu’il me fait vivre.