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Du basilic comme élément fondateur

Publié le 25 octobre 2011 par Juval @valerieCG

Il y a quinze jours j’ai été invitée au Women’s forum où j’ai pu rencontrer Brigitte Grésy, inspectrice générale aux affaires sociales.

Elle expliquait que depuis la parution de son dernier livre – et sans doute l’affaire DSK… – sa position sur la fameuse « séduction à la française » a évolué.

Elle pensait auparavant qu’on pouvait faire avec cette séduction ; elle ne le pense plus désormais. Inutile de dire que je suis du même avis qu’elle surtout après avoir lu ceci.

Avant de me dire qu’on ne pourra plus draguer, plus se rencontrer je tiens à rappeler que 47 % des salariés américains ont eu des relations sexuelles avec des collègues de bureau (selon un sondage de 2004 commandé par CNN), qu’on a aussi des relations sexuelles en Belgique, en Allemagne ou en Suède et que nous n’avons pas l’exclusivité de la drague.

Mais qu’est ce que la séduction à la française qu’une féministe française a évoqué comme ayant « le charme des baisers volés » ? C’est bien le problème. Qu’est ce qu’au fond qu’un baiser volé ? C’est un baiser pour lequel on suppose qu’il y a consentement mais pas total. C’est un baiser pour lequel la femme dit non en pensant oui car elle ne peut dire tout à fait oui. C’est un baiser, une situation où le consentement de la femme n’est pas clair.
C’est tout le problème de la séduction à la française ; d’emblée on place la femme dans une situation infériorisée.
Comprenons nous bien. je ne dis pas que l’homme qui drague, séduit, le fait consciemment ; pas plus qu’elle d’ailleurs. Je dis que les codes ainsi mis en place objetisent la femme. Je dis qu’on est face à des situations où la femme n’est pas vraiment en position de dire oui, ni en position de dire non. L’homme en face doit deviner. Parfois elle peut dire non car c’est mieux ; cela fait moins « salope ». Et parfois elle dit oui tout en pensant non.. parce qu’elle « n’a pas voulu vexer ».
Je parle des années 20 ? Plongez un peu dans vos histoires sexuelles respectives et oser me dire que cela ne vous rappelle rien.

Mais revenons en au grandiose texte de Girod de l’Ain tout droit issu de ce fameux particularisme français et qui avait déjà commis L’art de se faire épouser, témoignant si besoin était, de la position d’objetisation que doivent adopter les femmes. Objets qui, pour autant adoptent des stratégies ; comme en témoigne l’expression « se faire » qui témougne d’une semie passivité.
Soulignons également – mais cela doit être de l’humour – qu’une des méthodes est de lui faire un enfant dans le dos.

J’aurais envie de dire que son bouquet de basilic gratuit a un prix, que « ses loulous » qui la draguent dans la rue ont eux aussi un prix.
Et ca c’est peut être le plus difficile à faire entendre. Beaucoup, je le conçois bien j’en fais partie, ont envie que Brad Pitt nous dise qu’on est belle. Sauf que c’est rarement Brad Pitt. et qu’on est en général davantage « t’es bonne salope » que « charmante ». Et que même ce « charmant » n’est pas anodin ; simplement poarce qu’aucune femme, jamais ne s’aviserait de dire à un homme qu’il est charmant. Parce qu’on n’objetise pas les hommes. Parce qu’on ne voit pas dans un homme qui rentre chez lui tranquille, un potentiel objet de séduction. Non on le voit en sujet ; et on attend qu’il séduise.

Alors imaginez trente secondes une relation de séduction égalitaire. Où on est au même plan. Où on ose dire qu’on a envie. Ou on n’attend pas que l’homme le fasse pour nous me semble une avancée obligatoire, qui, non, ne gâchera rien à la séduction.


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