Magazine Société
La situation financière de la France n’a jamais été aussi catastrophique. Le déficit budgétaire atteint plus de 150 milliards d’Euros par an. Le service de la dette est le premier poste budgétaire, avant celui de l’Éducation Nationale. Actuellement, les responsables politiques nous proposent quelques mesurettes pour résorber ce déficit et diminuer la datte souveraine. Parmi celles-ci, la plus significative est la réforme du système fiscal, antienne qui dure depuis des décennies mais qu’aucun gouvernement n’a eu le courage de mettre en œuvre. Actuellement, campagne électorale oblige, ce sujet est à nouveau à l’ordre du jour, tant dans la majorité que dans l’opposition. Cette dernière utilise cette future réforme pour financer à priori les dépenses supplémentaires qu’implique le programme gouvernemental proposé. Ceux qui agitent la lanterne du pactole des riches pour réduire, voire annuler, le déficit, ne nous montrent qu’une vessie vide et bien incapable de résoudre réellement le problème. Il s’agit, à l’évidence, d’un leurre électoral. Tout ce que pourra faire la réforme électorale promise sera de répartir autrement l’effort fiscal entre les catégories sociales, sans faire varier de façon sensible le total de l’impôt prélevé. Le revenu des 10% les plus riches représente 510 milliards d’Euros avec un taux moyen d’imposition de 35%, alors que le revenu des 50% les moins riches atteint 825 milliards d’Euros avec un taux moyen d’imposition de 45%. On voit effectivement l’injustice du système fiscal, mais on voit aussi que le gain d’un système plus juste est loin d’être à la hauteur du problème à résoudre, le déficit budgétaire dépassant actuellement 150 milliards d’Euros et l’impôt sur le revenu atteignant péniblement 60 milliards d’Euros. Comme la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales, la réforme du système fiscal est une obligation de justice sociale, mais sûrement pas une solution au problème du déficit public. La réforme emblématique du gouvernement actuel est le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite. Cette mesure soulève un tollé dans la fonction publique qui crie à la destruction du service public. Actuellement, malgré la réduction d’un fonctionnaire sur 2, il y a plus de fonctionnaires en 2011 qu’en 2007. Il y a, en France, 90 fonctionnaires pour 1000 habitants, alors qu’aux USA, ce nombre est de 70 et qu’il est de 50 en Allemagne. Un emploi sur cinq, en France, est un emploi de fonctionnaire. De plus, bien que la recherche d’économies soit une nécessité, la création de quelques taxes folkloriques sur les sodas ou les Mutuelles, parait dérisoire devant l’ampleur du problème. Nous sommes, en effet, devant le risque d’éclatement de la zone Euro et donc de l’Europe. La solution ne réside évidemment pas dans la création de quelques impôts nouveaux au niveau national, mais dans une volonté commune des nations européennes de sortir de la crise par le haut. Il ne s’agit pas de rassurer les marchés, mais de rassurer les peuples européens.