Ce soir, quiche lorraine,simple et belle. C'est une des grandes victoires de la cuisine moderne et de la bourgeoisie réunies..;au XVIIIe.s, la pâte était mince et il n'y avait pas de lardons ou de jambon. Ca devait ressembler à une flammeküche aux oeufs et à la crème.
Puis, au début du XXe.s, ou à la fin du siècle précédent, les gastronomes, les chefs ont tout changé comme pur la plupart des plats régionaux. , les chefs ont épaissi la migaine et ajouté les lardons qu'il faut blanchir et raidir avant de les incorporer dans la préparation, la susdite migaine. Faited'oeufs, de lait et de crème. le temps de cuisson, d'abord à feu moyen puis à feu un peu plus fort a perfectionné le tout.
Il y a des variantes ("alsacienne", avec du fromage, etc) mais je n'ai jamais retrouvé dans un livre de cuisine la "quiche du pauvre"que j'avais dégustée du côté de Commercy. Au lieu de lardons ou de jambon, on y trouvait des morceaux de couenne qu'il faut cuire auparavant jusqu'à ce qu'ils soient mous et raidir aussi.C'est plus gras, même si l'on dégraisse la couenne,mais délicieux.un peu lourdingue, certes... j'en fais quelquefois... Ce qui prépare aux digestions lentes, si humaines, si propices à la philosophie enjouée, voire à une sieste aux câlins lents, savoureux et calmes. pour peu qu'on aie une partenaire à la sensualité puissamment indolente, paresseuse, active et et gourmande à la fois : on rissole, on mijote, on mitonne au lieu de sauter! C'est une toute autre intensité.
Avec une meurote, une salade à l'huile chaude à la mode lorraine, la quiche constitue un repas simple si on le suit d'un dessert léger... un "colonel lorrain" pour rester dans la note: sorbet à la mirabelle avec de l'alcool du même fruit et quelques mirabelles en saison, par exemple...
je préfère une pâte à foncer à une pâte brisée. Ca ne fait qu'un oeuf de plus et ça ne restreint guère la lascivité tranquille,mais puissante! du lard et du cochon...