En 1492, le prince Vlad Dracul, revenant de combattre les armées turques, trouve sa fiancée suicidée. Fou de douleur, il défie Dieu, et devient le compte Dracula, ayant fait du sang vivant sa source de vie. Quatre cents ans plus tard, désireux de quitter la Transylvanie pour s’établir en Angleterre, il rencontre le jeune clerc de notaire Jonathan Harker. Au travers d’un portrait, il fait la connaissance de Mina Murray, sosie d’Elisabeta, l’amour ancestral du comte.
Bram Stoker’s Dracula (1993 ; 2h10) film réalisé par Francis Ford Coppola avec Gary Oldman, Winona Ryder, Keanu Reeves…
J’évoquais ce film lorsque j’ai écrit mon article sur le roman de Dacre Stoker. Je
soulignais que, passé un moment, on avait l’impression de lire une suite du scénario de Coppola et non plus du roman de Bram. Même si on peut saluer la relative fidélité de cette adaptation du célèbre roman polymorphe de B.S, il faut aussi avouer qu’elle n’est pas absolue. Ce Dracula apparaît néanmoins comme une belle rencontre entre un auteur qui sera à l’origine d’une certaine manière d’écrire sur un mythe ancien d’une part et entre une certaine manière de l’incarner, prolongeant l’interprétation de Bela Lugosi, d’autre part. Cependant, ce que le film gagne en romantisme, il le perd en (si j’osais) violence.Renfield était le prédécesseur de Jonathan à l’office notarial. Il était lui aussi chargé d’assister le comte Dracula dans son projet d’acquisition de bâtiments dans le cœur d’une Londres Victorienne. Or, il n’est pas revenu avec toutes ses facultés. Alors qu’il était sur le point de se marier avec la jolie Mina, il est envoyé en Transylvanie pour terminer le travail. Et autan dire que son séjour au château va s’avérer…mouvementé. Pris entre les griffes, ou les doigts, des goules de Dracula, Jonathan est bien impuissant face au comte. Ce dernier, déjà en Angleterre, entend reprendre son amour là où il l’avait laissé des siècles auparavant. Et, cela marche. C’était sans compter sur la pugnacité de Harker et de ses amis locaux, ayant eux aussi un comte à régler (pardon, mais je n’ai pas pu m’en empêcher).
La bifurcation que F.F.C prend par rapport à l’œuvre originale réside notamment dans la relation quasi fusionnelle et, en tout cas, charnelle, que Mina et le comte entretiennent. Eprise de Dracula autant qu’elle puisse l’être, celle-ci en viendra même jusqu’à lutter aux côtés de son amour « perdu ». Or, elle ne l’a jamais perdu. Ou alors, nous considérons qu’elle est bien la réincarnation d’Elisabeta comme le suggère le réalisateur. Soit. Cependant, même s’il est bien dosé, on regrettera l’attirance-haine du roman où l’emprise de Dracula n’apparaît pas aussi marquée. Mais, même s’il doit y avoir d’autres divergences, il faut bien saluer le talent de Coppola sur ce film. Le casting est impeccable, avec une mention très spéciale à un Anthony Hopkins en grande forme dans le rôle de Van Helsing. Les fondus sont de toute beauté. Même l’alternance des supports d’énonciation du roman (enregistrements, journaux des protagonistes, etc.) apparaissent ci et là.
Note :
Les Murmures.