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L'effondrement de l'Euro

Publié le 24 octobre 2011 par Koram
L’effondrement de l’Euro est inévitable selon un analyste de la SG

C’est un analyste de la Société Générale, un des plus prestigieux de la banque, Albert Edwards, qui a jeté le pavé dans la marre. Cet oiseau de mauvais augure avait déjà annoncé en 2009 qu’il fallait s’attendre à « voir les marchés mondiaux plonger à un nouveau plus bas en 2010 ». Mais il y a quelques jours, il s’est montré d’un pessimisme qui aurait fait pâlir Cioran : « ma vision est qu’il n’y a que peu d’aide autre que temporaire qui puisse être offerte à la Grèce par les pays de l’eurozone […] N’importe quelle aide apportée à ce pays ne peut que reporter l’éclatement de la zone Euro »


L’effondrement de l’Euro est inévitable , martèle l’expert ! Il faut dire que les coulisses de ce qui pourrait devenir l’Eurogate commencent à laisser apparaître derrière la Grèce des sous-marins si complémentaires qu’on pourrait presque y déceler une harmonie de destruction programmée : des ministres des finances européens, les agences de notation et Eurostat qui auraient tamponné l’imprimatur à des montages dont le but était de maquiller la dette grecque en y coulant une chape de crédits à long terme présentés en CDS par Goldman Sachs, selon Jorion et comme l’indique le NYT , voilà qui présagerait d’une nouvelle stratégie de la prédation financière, après la destruction de la concurrence à Wall street, Goverment Sachs s’attaque aux états.
Cela est-il étonnant ? Toujours selon Albert Edwards , l’actuelle croissance mondiale n’a été obtenue que grâce au sacro-saint système pyramidal, et les dettes des états ne peuvent plus être monétisées ; en raison de bilans abyssaux (bilans à -470% pour l’ Europe, -500% pour les Etats-Unis, -800% pour la Grèce), c’est la planète qui est devenue insolvable et le G7 est appelé à s’effondrer . Dès lors, pourquoi se priver de l’opportunité, bien organisée semble-t-il, de facturer à une nation, par l’intermédiaire bancaire, une bouée de sauvetage à 6%, quand les banques se font refinancer à moins de 1%, emprunts qui seront également plus chers aux canards boiteux que sont les PIGS ?


Les récentes gesticulations des chefs d’états autour du cadavre grec masquaient mal non seulement leurs craintes d’une éventuelle explosion de la zone euro, mais aussi leurs craintes sur les menaces d’une contagion sur la base d’imbrications financières importantes : « Les banques européennes ont prêté plus de 252 milliards de dollars à l’économie grecque, selon les chiffres de la Banque des règlements internationaux datant de septembre 2009. Les établissements français sont les plus exposés, avec 75 milliards de dollars (55 milliards d’euros) d’encours. Les établissements suisses ont investi 63 milliards de dollars (46 milliards d’euros), les Allemands 43 milliards (31 milliards d’euros) […] Les banques françaises et allemandes cumulent plus de 115 milliards de dollars (84 milliards d’euros) d’exposition en Grèce et six fois plus dans l’ensemble de l’Europe du Sud. L’Espagne, probable prochaine cible des marchés, inquiète beaucoup plus ».


Les banques européennes auraient-elles prêté, en toute connaissance de cause, à un pays, dont la dette abyssale a été soigneusement maquillée par Government Sachs ? Vont-elles jouer la sainte innocence en jurant leur grand Dieu que le monde financier est vraiment pourri, qu’elles n’étaient au courant de rien, qu’elles ne pouvaient imaginer qu’une telle trahison de déontologie était possible, et qu’on ne les y reprendra plus ?


Ce n’est donc pas la Grèce qui fait peur, pays dont l’Europe se contrefiche, disons les choses crument. Ce qui fait peur, c’est le spectre de la contagion. Selon Helga Zepp-Larouche, « les deux choix qui s’offrent à l’UE, tant qu’on s’enferme à l’intérieur du système actuel, sont celui d’une austérité draconienne à la Hjalmar Schacht et celui, en faisant tourner la planche a billets de la BCE, d’un renflouement bancaire provoquant une hyperinflation à la Weimar. Ces deux choix nous conduisent vers encore plus de crise et peut-être la guerre ».


D’ores et déjà, la BCE se prépare à rompre avec l’Euro . L’Europe vient de poser un revolver sur la tempe grecque pendant 30 jours, mais le premier fils maudit de l’Euro en reste au bras d’honneur, un dialogue de sourd augurant probablement une crise politique européenne majeure. Rendez-vous à l’ultimatum, le 16 mars, date à laquelle Jean-Claude Juncker a prévu d’éventuelles « mesures déterminées et coordonnées […] Nous ne pensons pas qu’il serait sage d’avoir une discussion publique sur de tels instruments »


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