Dracula : l'Amour plus fort que la Mort - le Spectacle de Kamel Ouali

Par Evenusia @Evenusia

Si le thème de Dracula a fait grincer les crocs (lol c'était trop tentant) de certains puristes, les  vampires sont indéniablement le phénomène à la mode. Et Kamel Ouali a su saisir l'opportunité. 

Le spectacle reste toutefois plus inspiré du film de Coppola que du roman de Bram Stocker.

Un début tout en ombres chinoises, calqué de façon assez réussie, je dois l'avouer, à celui du film précité, où on nous présente habilement l'histoire du Conte Dracul, dit l'Empaleur et de son épouse Mina. Celle-ci, ayant appris la fausse nouvelle du décès de son cher époux au combat, se donne elle-même la mort en se jetant du haut des remparts du chateau. S'ensuit le blasphème qui fait de Dracula le mythe qu'il est aujourd'hui.

Cette présentation ainsi que la scène du lit d'où sortent les vampires tentatrices sont totalement identiques à celles du film. 

Les chorégraphies de Kamel Ouali sont efficaces et si le côté comédie est probablement fait pour apporter une certaine légèreté au thème et permettre ainsi une ouverture au jeune public, il reste totalement décalé et n'apporte rien de plus qu'un côté clownesque au spectacle. Par exemple, la transposition de la ville de Londres par une scène où les danseurs et les décors sont tout en rouge et blanc est complètement à coté du thème principal.

Mais le côté librement adapté est un Dracula muet qui permet au danseur qui incarne le mythique personnage de laisser toute la poésie s'exprimer sur la scène. Les duos de danse avec Mina sont d'une grande sensualité et d'un rendu visuel très agréable malgré quelques mouvements souvent répétitifs. Mina sait faire face à un Dracula très charismatique et leur couple fonctionne à merveille.

Mais une fois seul, notre Dracula muet a bien du mal à se metre en avant au milieu de cette foule de danseurs, figurants et trapézistes. 

La nouveauté étant apportée en deuxième partie de spectacle par une scène 3D avec des images projetées et le couple qui joue à cache cache avec l'écran. Si l'ensemble n'apporte pas vraiment un plus au spectacle, le résultat n'en reste pas moins une première dans le genre et qui dit innover, dit originalité.

Je n'ai volontairement pas parlé des chansons, qui sont déjà connues pour la plupart et qui ne sont donc pas une surprise. Fausse note essentielle : pas d'orchestre, ni même une chorale qui aurait pu être interprétée par les danseurs. Le tout est sur bande... 

Néanmoins c'est tout de même un spectacle qui vaut le détour avec ses décors somptueux et étranges qui ont toujours fait le succès de Kamel Ouali : trappes et phénomènes en trompe l'oeil, tout y est. Un show qui ravira certainement un large public si celui-ci sait faire abstraction du roman dont il fait référence. 

Au Palais des Sports de Paris du 30 septembre au 30 décembre 2011. 

source photos : Dracula Officiel et tag sur photo