Bank of America gère la paye des PME

Publié le 25 octobre 2011 par Patriceb @cestpasmonidee
Alors qu'elles se voient reprocher de ne plus remplir leur rôle de financement de l'économie en général et des petites entreprises en particulier (au point de susciter une initiative de substitution chez Starbucks), les banques tentent de redorer leur blason. Dans la lignée des précédents exemples de BNZ et US Bank, Bank of America annonce ainsi un ensemble de mesures et, sujet du jour, un nouveau service, destinés aux PME américaines.
En partenariat avec Intuit, la banque propose en effet à ses clients entrepreneurs de prendre en charge la gestion de la paye de leurs salariés, depuis le calcul des salaires et des taxes jusqu'à leur paiement. Après une phase de configuration (des effectifs et des modalités de rémunération de chacun d'eux), éventuellement réalisée avec l'assistance de spécialistes, l'utilisateur n'a plus qu'à saisir les temps de travail, chaque semaine ou chaque mois, pour que le système (avec l'aide de quelques experts) traite l'intégralité du processus.

Ce nouveau service est également offert directement par Intuit, qui a déjà plus d'un million de clients pour ses solutions de gestion de paye (jusqu'à maintenant moins élaborées). La particularité de la collaboration avec Bank of America est cependant d'ajouter la fonction au sein de la banque en ligne. Outre la visibilité d'un service potentiellement utile aux 4 millions de PME clientes de la banque, cette intégration dans un espace web qui leur est familier pourra donc constituer un argument supplémentaire pour les séduire.
Si les bénéfices de l'opération sont évidents pour Intuit, ceux que peut en retirer Bank of America ne sont certainement pas négligeables, même s'ils ne sont pas tous aussi tangibles. Tout d'abord, il est probable que la banque perçoit une commission sur les redevances (modestes) facturées pour le service, ce qui peut en soit justifier l'initiative. L'image ainsi présentée d'un établissement qui "aide" les PME à gérer leurs tâches administratives est également importante dans le contexte actuel, comme l'est, pour la fidélisation, la présence de ces fonctions dans les services en ligne. Enfin, quelques promotions spéciales réservées aux utilisateurs (en particulier à destination de leurs salariés) permettra peut-être de conquérir quelques nouveaux clients...
A ce stade, rien ne permet de savoir si l'intrusion de Bank of America sur un terrain assez éloigné de son domaine d'activité trouvera un écho parmi sa cible. Mais l'intérêt qu'elle peut y trouver, en comparaison de l'effort, a priori modeste, d'intégration méritait bien une expérimentation. Il s'agit aussi d'une forme d'innovation !