Mais qu’est ce que je fais dans ce bus? En plus j’ai oublié ma carte d’identité dans ma voiture. Comment expliquer que je ne faisais que couvrir une manifestation et que je ne suis pas un combattant à la recherche de Badive?
Nous sommes samedi 22 octobre 2011 métro château rouge. J’étais allé assister, filmer les combattants venus en nombres contester la marche « Touche pas à mon président Joseph Kabila. » Comme toujours, ils arrivaient doucement mais bien décidés en découdre avec la bande à Badive et les anti-combattants. Heureux de voir tout ce beau monde enfin sur le pave, surtout après mon article « le bateau combattant se vide à vitesse grand V« . Je me revois déjà caméras en mains filmer tout ces congolais chantant la fin de Joseph Kabila.
15h00, départ de la marche en direction de la place de la république. De questions en questions je suis pris dans l’engouement de la manifestation. Tout le monde veut passer devant ma caméra. Le partenariat avec congomikili.com fait de nous les incontournables. Le passage de Barbes et Gare du nord se passe bien. Puis, j’entend : « n’avancez plus!!! Les CRS sont devant et bloquent la route!!! » Voyant, les combattants courir vers les CRS pour contester le barrage, j’ai couru vers eux toujours avec le souci de faire des images exclusives. Et du coup le piège se referme sur nous.
16h00, on se fait embarquer. 3 grand bus de la police avaient été prévus. Peu d’entre les combattants avaient réussi à passer à travers les maillets des filets. D’un coup, je vois 2 CRS s’avancer vers moi et m’invitent à aller et monter dans le bus. J’essaie de leurs expliquer mon activité et ils m’exigent de leurs présenter ma carte de presse. C’est là que je me remémore les paroles de Roger Bongos sur l’importance d’avoir une carte de presse quand on couvre une actualité ou la violence peu vite arrivé.
Nous étions plus de 50 dans ce fourgon dont 5 femmes. Nous avions tourné dans tout Paris à la recherche d’un commissariat avec assez de places pour nous accueillir. Après trois heures dans un fourgon avec la climatisation coupée. Ils ont enfin décidé de nous déposer par groupe de 20 dans plusieurs commissariats.
Durant tout se temps il était bien sure impossible de faire ses besoins. Alors certains ne pouvaient plus attendre et s’étaient laisser aller à pisser au fond du bus. Déjà que nous respirions les odeurs de sueurs et autres. La monté du pipi de buveurs de bière nous irritait la gorge. Les plaintes successives nous avaient permis d’obtenir l’ouverture de la climatisation et enfin avoir de l’air frais.
20h00, nous sommes débarqués au commissariat du 15ème arrondissement de Paris pour vérification d’identité.
21h30, je suis relâché et me précipite sur mon ordinateur pour finir la réalisation de mon reportage.
Roger Musandji
RM COMMUNICATION