Rares sont les artistes qui nous font vibrer dès la première note de guitare jusqu’au dernier son de cymbale.
Rares car à mon sens, un concert, cela se construit avec le public, au fur et à mesure des chansons, pour atteindre ce climax tant attendu. Croyez-moi, une minute après son entrée en scène, Ane Brun m’a emporté dans cette euphorie intérieure, propre aux desseins de ces chansons; un calme enivrant, des notes de guitares plutôt douces, deux batteurs provoquant leurs fûts et cymbales de manière presque incontrôlées. Presque. Car l’ensemble est superbement dirigée par Ane.
Elle me surplombe. Nous sommes aux premiers rangs. Sans fatigue, elle domine la salle, elle s’envole, elle y place même quelques pas de danses. L’artiste nous a baladé dans son répertoire, une chanson en norvégien, tout le reste en anglais.
Big in Bota
Ane Brun a beaucoup de compositions originales. Et aussi de belles covers. Celle d’Alphaville, Big in Japan, est la plus connue. Ane, seule avec sa guitare, ça change de Guano Apes
Un salut remarqué
La fin du concert était intense. Des mouvements rythmés par nos deux disjonctés de services (NDLR: les deux extraordinaires drummers) se répétaient comme un pendule mécanique de plus en plus pressant. Les claviers apparaissaient dans la pénombre, pour mieux disparaitre dans une surdité musicale rarement égalée. Une impression folle faite sur un public complètement captivé par la prestation. Alors qu’Ane partait sous un tonnerre d’applaudissements, la jouissance augmentait au fil des minutes. Au tour des claviéristes de s’en aller… Puis de la violoncelliste… Reste les mechanicals boys, choutés à je ne sais quel Saxifrage, prêts à faire éclater leurs grosses caisses…Un climax paradoxal qui s’inscrit dans les plus belles sorties scéniques que j’ai vécu jusqu’à présent.
La Scandinavie à l’honneur…
Je me suis souvent demandé quelles étaient les tendances musicales qui influençaient les artistes, d’une région à l’autre de la planète. Cette sonorité scandinave, on ne peut vraiment pas passer à côté. Stina Nordenstam en 1994, Björk bien sûr, mais aussi, en 1999, Madrugada, avec ce son beaucoup plus industriel (album Industrial Silence). Vous le savez peut-être, Ane a donné de la voix pour ce groupe aussi.
Lift me – Ane Brun & Madrugada – Live @ Først & Sist 2005
Autres contributions à écouter avec Syd Matters, Ellekari Larsson, Ron Sexsmith et Sivert Høyem, pour ne citer qu’eux. Le monde scandinave est définitivement séduisant.
Après les Norway Now! à l’AB et au Bozar l’année dernière, les musiques du nord continuent à avoir leur petit succès chez nous. Tout le plaisir est pour moi !
Découvrez mes photos du concert de ce lundi 17/10/2011 au Botanique ici.