La Romaneira par Patrick Faus.#
Pour rejoindre la Romaneira au départ de Porto (Portugal) la route est déjà un voyage. Après un peu moins de deux heures d’avion de Paris, le dépaysement est total dès que l’on quitte la grande ville portuaire, valant en elle-même une courte visite. La vallée du fleuve Douro est sûrement un des plus beaux paysages d’Europe, classé au Patrimoine de l’Unesco. Il n’est pas sans rappeler le maquis corse à la végétation semblable car écrasée une grande partie de l’année par la même chaleur. Au fur et à mesure de la remontée du fleuve, les vignes apparaissent couvrant presque entièrement les collines à perte de vue. C’est ici que naît le Porto depuis des siècles et depuis peu des vins rouges et blancs dignes d’intérêt.
L’ancienne Quinta se dresse en plusieurs bâtiments au milieu de la végétation, des vignes et des oliviers. Un des anciens chais abrite une immense piscine intérieure chauffée tandis que celle de l’extérieur domine le fleuve dans un écrin de verdure. Silence, paix, liberté d’aller où bon vous semble, de rencontrer les autres ou de vous isoler, de déjeuner et dîner où vous en avez envie, de vous promener vers les vignes en haut ou vers le Douro en bas pour une baignade au milieu de l’immensité du ciel bleu azur. Ici, on vit selon ses envies, ses désirs, luxe absolu de la liberté de l’instant. À l’intérieur, la même sérénité vous envahit à travers les ambiances et les décors des pièces qui se succèdent : bibliothèque, salle de jeu, salon, couloirs… tout paraît sombre et reposant tant la lumière extérieure est violente. Contraste, jeu de couleurs du matin et du soir, si différents et si riches. Des objets, peintures, dessins venus du monde entier se retrouvent à La Romaneira, éclatants, surprenants, différents et pourtant évidents dans ce décor.
Qui mieux que Thierry Teissier, l’homme qui a vu La Romaneira en rêve, qui l’a fait exister, peut en parler. Bâtisseur du concept Maison des Rêves en 2000, il vient du théâtre, passion de jeunesse, puis de la communication et de l’événementiel. Il imagine alors une nouvelle forme d’hôtellerie d’abord au Maroc puis au Portugal et bientôt au Brésil. Gourmand et gourmet, il aime les plaisirs sucrés et a ouvert à Paris deux pâtisseries d’exception avec la complicité du grand pâtissier Philippe Conticini. Le rêve continue…
Cinq questions à Thierry Teyssier
Qu’est-ce qui vous a attiré lorsque vous avez vu ce lieu isolé pour la première fois ?
J’aime les endroits hors du temps car pour faire vivre mes histoires aux visiteurs, j’ai besoin de les avoir 24h/24h, de construire la mise en scène du lieu à des moments différents de la journée. D’autre part, j’aime les endroits où la nature est toujours maître des lieux, où elle dirige, où l’homme reste soumis à ce qu’elle décide et qu’il reste à sa place. C’est le cas dans la vallée du Douro. J’ai été obligé de retaper et construire à partir de ce qui existait car la vallée est totalement protégée, et heureusement sinon il y aurait des maisons tout le long du fleuve ! J’ai trouvé incroyable que cette vallée soit pratiquement inconnue en Europe et j’ai voulu y faire quelque chose qui est devenu La Romaneira.
N’y a-t-il pas un côté élitiste en ce lieu et à quelle clientèle vous adressez-vous ?
L’élitisme est une façon de vivre et de concevoir la vie mais pas une histoire d’argent. La Romaneira est une valeur et c’est une histoire qui est juste. Je fais la décoration en fonction de ce que vous allez vivre chez moi. J’ai vite su ce que je voulais faire et comment j’allais le faire. Je voulais une maison traditionnelle portugaise, des hommages à la vigne par le nom des chambres, puis j’ai rajouté des collections de meubles du monde entier et d’objets qui bougent et qui prennent leur sens dans ce lieu. Ma clientèle n’aime pas le clinquant, elle a envie de se poser et de retrouver une sérénité.
Il y a une absence de lieu en commun comme une salle à manger où tout le monde se retrouve le soir ? Est-ce volontaire ?
Dans tous les lieux que je crée on perd tous les repaires de l’hôtellerie classique. Il n’y a pas de salle de réception, pas d’horaires pour les repas, pas de lieux attitrés non plus, mais soudain l’on peut vous proposer de descendre au bord du fleuve où il y aura un immense feu pour griller des viandes et manger ensemble.
Quelle est la meilleure saison pour aller à La Romaneira ?
Au printemps, les collines sont multicolores, il fait encore un peu frais le soir et c’est magnifique. L’été, c’est chaud, très chaud et sec mais c’est génial. L’automne, on commence les vendanges, d’ailleurs on peut y participer et fouler les raisins au pied avec les vignerons. J’aime la nostalgie de la Toussaint avec ces feuilles qui tombent, ces dernières douces chaleurs, les gens apaisés, la nature va s’endormir. C’est peut-être finalement la saison que je préfère.
Vous dites souvent que vos lieux ont des valeurs. Quelles sont-elles ?
La simplicité. Je n’aime pas les choses compliquées et j’aime raconter une seule histoire en même temps. Il faut que ce soit des évidences. Il y a aussi la curiosité. Pour les lieux, les hommes et les objets qui nous entourent. La Romaneira c’est tout cela à la fois en un seul lieu unique.
Maisons des Rêves
Relais & Châteaux
www.relais.com/romaneira
21 suites réparties sur plusieurs sites, chauffées et climatisées avec vue sur la vallée du Douro
De 760 € à 1 650 € en pension complète
Salle de fitness, soins et massages, hammam
Salle de dégustation de vins et de portos
Salle de cinéma
Voitures électriques sur la propriété
4 x 4 avec chauffeur
Réservation et renseignements :
Maison des rêves
11, rue Coëtlogon
75006 Paris
Tél : 01 45 44 08 01
Resa@maisonsdesreves.com