Lecce – Milan : remontée historique!

Lecce - Boateng Incroyable! Incroyable! Incroyable! Incroyable! Quatre, comme les buts de l’AC Milan en seconde période dans le stade « Via del Mare » après être entré au vestiaire mené 3-0 par Lecce. Une journée tragique pour le monde sportif, une première mi-temps problématique (dramatique serait un terme déplacé vu le contexte) et une réaction fantastique des Rossoneri, emmenés par un Boateng stratosphérique qui a littéralement anéanti Lecce avec un triplé tout simplement magique. C’est Yepes qui a inscrit le but victorieux : 3-4!

Les tifosi de Lecce et de Milan ont vécu toutes sortes d’émotions différentes concentrées en 90 minutes : souffrance, incompréhension, espoir, désespoir, joie, peine, honte, fierté… lors d’un match complètement fou et très rare (surtout en Serie A). C’est une rencontre historique pour Milan qui n’avait jamais remonté un 3-0 en 3-4 dans l’ère Berlusconi. Les Rossoneri ont également rompu la malédiction du stade « Via del Mare » en s’imposant 9 ans après la dernière victoire. C’est une victoire à la « sauce Liverpool » qui prouve que la motivation et la détermination rendent réalisables des exploits en apparence impossibles, ce qui fait la beauté du football et du sport en général.

Cela n’explique pas ni justifie la première mi-temps des Rossoneri. Mais que s’est-il passé? Un véritable blackout total et collectif, une équipe complètement à côté de son match avec une défense fébrile, un milieu confus, dépassé et une attaque invisible, désintéressée et séparée du reste de l’équipe. Est-ce tout à remettre sur le dos de Mister Allegri? Certainement pas! Le seul reproche qu’on pourrait faire à l’entraineur milanais est d’avoir laissé Aquilani et Boateng sur le banc en préférant aligner un Ambrosini méconnaissable mais ce n’était pas un choix technique, c’était tout simplement un turn-over normal pour une équipe qui joue tous les trois jours et Ambrosini était le seul milieu de terrain disponible pour faire souffler un peu Aquilani et Boateng. Ainsi, avec 3 milieux défensifs et 3 attaquants, sans un milieu permettant de lier les deux secteurs, l’équipe n’a rien proposé. Même s’il est aligné comme milieu offensif, Robinho est un attaquant, jouer avec 3 attaquants devient alors nuisible à l’équipe si 3 milieux défensifs sont présents. On l’a vu sur le terrain avec une équipe coupée en deux. Mais cela n’explique pas la fébrilité de la défense, les erreurs de Nesta, Yepes, Antonini, Van Bommel, Robinho, Ibrahimovic… Le football se joue sur des détails et on ne peut pas trouver une explication à tout! Il y a une équipe choquée par la perte d’un ami, un but encaissé à froid, une perte de confiance, la peur qui s’installe, un adversaire qui a un enthousiasme débordant, poussé par ses tifosi, un penalty inexistant qui renforce tout ces éléments d’un cocktail indigeste : l’équipe s’écroule incroyablement, honteusement! Allegri semblait impuissant et appelait Nesta et Ambrosini, les sénateurs sur le terrain pour qu’ils secouent leurs coéquipiers. Comment un grand club comme Milan peut être humilié par une petite équipe (avec tout le respect) comme Lecce sans même inquiéter une seule fois son gardien?

Il y a eu le déclic à la mi-temps, l’équipe n’y croyait plus, c’était un Milan indigne, seul Allegri y croyait encore (Ibra l’a avoué), l’entraineur a corrigé le tir en remplaçant immédiatement Robinho et Ambrosini (que moi j’aurais fait sortir après 20 minutes…) avec les entrées d’Aquilani et Boateng. Deux joueurs qui ont changé le visage de l’équipe, qui ont permis de lier l’attaque avec le milieu : deux joueurs qui deviennent peu à peu indispensables pour Milan. Quelque part au Portugal, ils ont Hulk mais nous, on a l’incroyable Boateng. Il est entré avec une fougue et une détermination qui représente Milan, c’est l’idole incontestée des tifosi car c’est un guerrier, un joueur qui a ses limites mais qui donne tout pour l’équipe et qui aime profondément son club. Comme certaines choses ne s’expliquent pas, la rage et la prestation de Boateng restent un mystère : tout lui a réussi et il a inscrit deux buts splendides avant de signer son triplé avec un but un peu moins beau mais tout aussi utile : pied gauche, pied droit, il ne manquait qu’un but de la tête (mais on s’en fout!). Il n’avait jamais inscrit un doublé dans sa carrière et a déjà inscrit le même nombre de but que toute la saison passée… Et il n’a jamais marqué plus de 3 buts par saison dans sa carrière. Il est déjà à 4 cette saison. Boateng a transformé ce match : en 3 minutes, il a tiré 3 fois et à la quatrième tentative, il venait sans s’en rendre compte de changer la rencontre. Tout comme les épisodes négatifs, les épisodes positifs se jouent également des détails. Si Milan a accompli cette remontée fantastique, c’est avant tout grâce au but du 3-1 qui est tombé très tôt, a permis de retrouver l’espoir et installer la peur et le doute chez l’adversaire.

Milan est passé de l’enfer au paradis, a montré son pire et son plus beau visage. Alors qu’un match nul était déjà incroyable (et satisfaisant vu le déroulement du match), on sentait que la victoire était possible et c’est Yepes qui a marqué le but décisif (premier but à Milan). Un match délirant et une joie immense alors que ce Lecce – Milan était en apparence un petit match de championnat sans grands intérêts. Cette rencontre peut servir de référence, de tournant de la saison car pour gagner un Scudetto, il faut savoir gagner de toutes les manières possibles. L’attitude de l’équipe en seconde mi-temps est un exemple pour tous. Un Milan exceptionnel a su rendre un match banal en une victoire fantastique. Une « simple » victoire de 0-1 ou 0-2 et même 0-4 n’aurait pas eu cette saveur… mais on ne peut pas oublier la première mi-temps honteuse… Milan ne peut pas répéter une telle erreur. Une victoire fondamentale, surtout par sa manière, qui adoucit un dimanche tragique.

Boa Boa Boa… teng teng teng!