Les chanceux qui ont pu se rendre au salon du chocolat ce week-end ne diront pas le contraire. En plus de satisfaire nos papilles, les vertus du chocolat sont multiples. Pourtant dans les années 2050, en raison du changement climatique, manger un carré de chocolat pourrait devenir un immense privilège...
En effet, d'après un rapport du Centre Internationale pour l'Agriculture Internationale (CIAT), si la température globale augmente de 1 à 2°C d'ici 2050, certains pays comme le Ghana ou la Côte d'Ivoire verront leur production de cacao menacée. En cause : l'affaiblissement des arbres en raison de la sécheresse, conjugué à la réduction du nombre d'exploitations.
Des chercheurs du CIAT, basé en Colombie, ont publié un rapport dans lequel ils révèlent la menace qui pèse sur la production de cacao de certains pays d'Afrique, tels la Côte d'Ivoire ou le Ghana. Si en 2050, la température a effectivement augmenté de 2°C, certaines zones d'Afrique occidentale deviendront impropres à la production de cacao, alertent les chercheurs. En effet, la pousse du cacaoyer répond à des exigences écologiques très particulières et est assez couteuse pour les petits producteurs. Alors que l'altitude idéale se situe aujourd'hui entre 100 et 250 mètres, les conditions d'exploitation des cacaoyers pourraient atteindre les 500 mètres. Or l'Afrique de l'Ouest ne dispose pas de tels reliefs et les rares zones propres à la culture du cacao sont déjà occupées. Le déplacement des plantations de cacaoyers conduirait inévitablement à la déforestation , nuisant à la biodiversité et entrainant des émissions de CO2 importantes.
Et si aucune solution n'est trouvée pour perpétuer durablement leur culture, le monde risquerait bien de subir une pénurie de cacao. Les petits exploitants agricoles de la Côte-d'Ivoire et du Ghana assurent à eux seuls plus de la moitié de la production de cacao mondiale (l'autre moitié étant princpalement concentrée en Amérique latine). Or, pour les producteurs de cacao qui vont se heurter à de plus en plus de difficultés, le caoutchouc, l'huile de palme et l'exploitation forestière constitueraient des activités nettement plus rémunératrices, mais aussi émétrices en CO2.
Le rapport du CIAT préconise donc de se concentrer sur les zones déjà existantes, en diversifiant les cultures des exploitants locaux, mais aussi par exemple, en plantant des arbres dont l'ombre protègera les plants de cacao de la chaleur. Il est certain que c'est une production équitable qui sauvera la plantation de cacaoyers, permettant d'accroître les revenus des petits producteurs tout en préservant les forêts environnantes.
Célia Garcin