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Interview avec My Broken Frame (version Bordelaise)

Publié le 24 octobre 2011 par Bullesonore

C’était un peu LE concert de la rentrée que j’attendais. Celui qui allait faire battre mon cœur un peu plus vite que tous les autres. Je vous parle de My Broken Frame.

Guillaume et ses musiciens ont posé leurs instruments au Chicho samedi soir, aux cotés de I Am Stramgram : Vincent, le leader du groupe My AnT, décide de lancer ce projet en solo. Et c’est une jolie réussite, puisqu’un EP est prévu pour le début de l’année prochaine. Un garçon que je vous conseille vivement de découvrir si ce n’est pas déjà fait.

Puis vint This is the kit. Ce joli groupe formé de Kate Stables et ses musiciens est sincèrement la perfection incarnée. Une voix extraordinaire, des mélodies aussi douces qu’entrainantes, et de très belles paroles. Toujours très souriante, Kate laisse la scène à My Broken Frame, qu’elle considère comme « les amis parisiens ».

Viens donc le tour de My Broken frame.

La voix de Guillaume se mélange aux sons de sa guitare, des claviers de Cléa, de la batterie de Kim, et de la basse d’Olivier. « Today » signe le début du concert.

Je sais qu’à la fin c’est une agréable rencontre que je vais vivre, mais cela n’enlève en rien au plaisir que je prend à les voir sur scène, à enchainer des musiques aussi belles les unes que les autres. L’EP « Today » est un carton, une réussite, un pari gagné pour Guillaume et sa bande. C’est donc très joyeuse, mais dans le froid, et assez tard dans la nuit, que je me retrouve en tête à tête avec Guillaume, et voilà ce que ça donne :

Salut Guillaume, tout va bien ? Heureux d’avoir jouer à Bordeaux ce soir ?

Super content, pour plusieurs raisons. Je suis déjà venu jouer ici avec mon ancien groupe Go Go Charlton, et en fait à chaque fois le public est super et connaisseur et il écoute à fond. Super content aussi car j’ai des racines ici, mon père est né ici. Donc oui super !

L’EP est sorti il y a quelques mois déjà, comment tu appréhendais cette date ?

Si tu veux je n’avais pas d’attente folle ou incroyable, j’attendais juste que les gens puissent écouter les nouvelles chansons que j’ai faites. Parce que j’avais fait un album il y a 3/4 ans (donc en 2007). Et donc entre temps ça a évolué, c’était plus Pop, et du coup j’avais envie que les gens entendent ça. Puis ça s’est pas mal passé, car depuis l’EP on a fait une dizaine de dates, à Paris et surtout en Province, comme Strasbourg, Auch, la région de Lyon, à Reims, et ce soir Bordeaux.

Et tu as notamment fait la première partie d’Anna Calvi, ça devait être un grand et beau moment…

…Ouais c’était un grand moment, c’était super. J’étais en solo par contre, juste guitare-voix, c’était un très bon moment. My broken Frame ça se joue la plupart du temps en groupe, mais jouer en solo aussi j’adore ça, c’est plus de risques, ça donne un autre regard sur ses chansons. Donc oui, j’étais hyper content, puis dans une grande salle, avec 700 personnes, c’est cool !

Est-ce que tu t’intéresses aux nombres de ventes de l’EP ?

Sincèrement pas trop, parce que c’est un support qui est juste numérique. Mais après je les vends à la fin des concerts, ou dans des disquaires style Total Heaven à Bordeaux, ou Ground Zero à Paris. Et ce n’était pas spécialement fait pour l’attente des ventes mais c’est surtout pour réenclencher des concerts. Je ne sais même pas combien j’en ai vendu en fait. (Dur dur de refléchir avec la fatigue…). J’ai vendu pas mal de CDs moi-même, une centaine quelque chose comme ça. Après il y a les ventes sur iTunes, mais comme c’est de la distribution numérique, c’est difficile de dire.  Je pense que le succès d’un groupe ne se juge pas trop sur les ventes, surtout pour la musique indépendante, mais plutôt sur le fait que le groupe fasse des concerts.

Interview avec My Broken Frame (version Bordelaise)

La chanson « Today » a justement eu du succès, puisqu’elle apparait sur la compilation « Do You Sing English », avec des groupes comme Cocoon… Qu’est-ce que ça représente pour toi ?

En fait, ça ne représente pas énormément de choses. Si tu veux, je suis content parce que les gens qui veulent aller écouter Cocoon, Moriarty, des groupes comme ça, ils vont tombés sur ma chanson, et ça ouvre d’autres portes, ça élargie l’audience. Mais je travaille dur pour que la qualité de mes musiques soit là, et c’est un élément de reconnaissance, donc c’est super.

A t’entendre parler, je me rends compte que c’est plus important pour toi justement la reconnaissance de ton public, des gens qui te soutiennent, plutôt que les médias avec un article dans la presse, ou sur internet.

Je pense que le plus important pour un musicien c’est de jouer, de faire des concerts, que les gens prennent du plaisir. Des gens qui t’écrivent après sur Facebook ou MySpace ( à ce moment là, je me sens super concernée) pour te dire qu’ils adorent, c’est génial. Même si, les médias, les journalistes c’est un élément important pour l’actualité. Tu sais, ça fait depuis 2006 que je suis dans ce milieu de la musique indépendante, avec mon ancien groupe, et je suis conscient qu’il faut faire ce métier là avec des journalistes, faire de la promo. Mais je suis toujours hyper content de parler de ma musique. Après, le plaisir je le prend en jouant, en créant, et en faisant écouter aux autres. En concert électrique, en concert en appartements, et puis aussi en enregistrant de nouvelles chansons.

Alors justement, on lit en ce moment dans la presse que tu serais le Sufjan Steven français, tu en penses quoi ?

Ouais, en fait ça date depuis mon premier disque. J’adore sa musique. C’est un très bon artiste, un mec qui bouge, qui a des idées. Je ne me reconnais pas spécialement dans sa démarche mais je trouve ça super intéressant car c’est quelqu’un qui a l’air complètement libre. Ses concerts partent dans tous les sens, il s’autorise tantôt quelque chose de très acoustique, tantôt des choses très différentes, et c’est comme ça que j’ai envie de voir les choses. Je trouve que les artistes devraient être comme ça, très libre, voilà c’est mon idéal…

Qu’est-ce qui a changé dans le groupe depuis 2007? Les musiciens ?

Oui, les musiciens… Olivier Cavaillé qui faisait du violoncelle et qui maintenant fait de la basse dans la groupe. Avant il y avait un batteur, Laurent, qui jouait dans un groupe qui s’appelle Paloma, et qui est parti de Paris vivre à Lyon, et c’est au moment où je voyais pas mal Kim. Et la batterie c’est son premier instrument, du coup il s’est proposé, et ça a super bien marché. Parce que je joue déjà avec lui sur ses claviers sur scène, et du coup on se connait bien, on arrive à bien se comprendre, donc ça marchait bien. Et puis Cléa Vincent aux claviers, elle je l’ai rencontré à la scène ouverte. Elle jouait ses chansons, qui sont assez différentes de l’esprit de ce que je joue moi, mais par contre elle a un touché au piano qui est très proche du mien. Humainement ça se passe super bien, et musicalement c’est top !

Tu es donc très proche de tes musiciens, est-ce que pour la réalisation de tes chansons tu vois avec eux, ou est-ce que c’est très personnel ?

On va dire que 80% je l’envisage personnellement. Ensuite, on les répète, car j’en joue assez vite en concert. Et ils apportent leur regard, leurs nouvelles idées, on parle de ce que j’ai fait, et souvent on l’enrichie ensemble, et on trouve les choses pour aller un peu plus loin. La direction de départ est souvent seule, mais après les musiciens m’aident à finaliser et donc à assumer complètement sur scène. Ce soir par exemple, on a joué un morceau qu’on a finit il y a 3 semaines, 1 mois.

En parlant des morceaux de ce soir, pourquoi ne pas avoir joué Shiny ?

On a pas joué Shiny parce qu’en fait on n’a pas le même piano que d’habitude. On a des nouveaux morceaux et je ne savais pas trop trop où le mettre dans le set, etc.. Et puis on a joué un peu plus tard, donc un peu plus court que d’habitude…

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Donc il faut pas que je montre ma déception…

C’est ton morceau préféré, c’est vrai ? Ça me fait vraiment plaisir. Tu sais quoi je vais te le jouer la prochaine fois.

Et alors comment est né Shiny ?

Shiny c’est un morceau qui parle beaucoup de l’enfance, et l’émerveillement. Le pouvoir de l’imaginaire. En fait je parle d’un bouquin qui émerveille l’enfant, et qui le fait rêver. Et qui le fait tellement rêver qu’il pense à des sensations, c’est un peu abstrait. Mais je parle pas mal de rêves et de sensations dans la musique.

Et ça se ressent dans la douceur des mélodies…

… Oui voilà. Parce que j’ai envie que ça s’échappe, qu’on s’oublie un peu.

Est-ce que tu t’écoutes souvent ? Après la sortie de l’EP par exemple ?

J’écoute les musiques quand elles ne sont pas terminées. On va enregistrer un album bientôt (je tente de cacher ma joie du mieux possible). Et donc je réécoute les 10 morceaux pour voir un peu ce qui peut évoluer et comment ça peut être mieux. Mais sinon une fois terminé non. L’EP je l’écoute quasiment jamais. Une fois que c’est enregistré, que c’est sorti, que c’est dans la boite, je pense à le jouer et c’est tout.

Tu peux me citer quelques artistes que tu écoutes aujourd’hui ?

Je dirais M83. J’écoute pas mal de choses un peu électro. J’ai vachement aimé Dominant Legs, qui est un groupe du guitariste de Girls. Mais j’écoute aussi pas mal de vieux trucs, aussi du Jazz. Il y a de très bonnes choses qui se font aujourd’hui, la scène américaine, électronique un peu, c’est très intéressant.

Bon, les gens ont l’air de se speeder autour de nous, pour terminer, qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?

L’enregistrement de mon album va arriver, et ce qu’on peut me souhaiter c’est que ça se passe le mieux possible. Que je puisse faire tout ce que j’ai envie de faire et puis qu’après, on recommence à faire des concerts et que ça sorte dans de bonnes conditions.

Il n’y a pas de raison pour que ce soit l’inverse…

… en tout cas je l’espere, et on va tout faire pour.

Merci pour tout Guillaume !

Je t’en prie !

C’est donc au milieu de ces gens pressés d’aller au lit, de boire une dernière bière ou de fermer les bars voisins d’El Chicho que je retourne dans la réalité.

Le nez dans ma grosse écharpe, je ne réalise pas encore très bien le degré de joie venue se loger en moi ce soir, je remercie Guillaume, en lui rappelant que la prochaine fois j’aurais droit à Shiny.
Ce fut une soirée exceptionnelle au Chicho, avec des artistes très talentueux et vraiment sympathiques.
Venez découvrir par vous-même cet endroit où il fait bon y passer des soirées, et où les artistes aiment y poser leurs instruments.

Crédit Photo Portrait Guillaume  : Philippe Mazonni
Crédit Photo Pochette EP Today : Elise Boularan

Merci à Lara et Maud de La Bise Fraiche,  à Eugène d‘El Chicho.


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