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[Critique DVD] Hermanas

Par Gicquel

Le second film du coffret consacré à cette jeune réalisatrice  (voir «Le dernier été de la Boyita »), va à nouveau à la rencontre de deux sœurs argentines, dont la famille quittera le pays au moment de l’arrivée de la dictature militaire. La cadette Natalia, engagée politiquement est alors recherchée par la police.

Huit ans plus tard, elles se rejoignent, aux Etats-Unis où vit désormais confortablement  Elena. La petite histoire nous convient alors à des retrouvailles franches et sincères entre les deux sœurs qui n’auront malheureusement qu’une dizaine de jours pour rattraper le temps perdu.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Natalia, journaliste, doit en effet repartir prochainement pour le Nicaragua. Elle n’a jamais renié le militantisme de sa jeunesse et l’Histoire de son pays, qu’elle n’a pas revu, demeure toujours une énigme.La découverte d’un manuscrit de son père journaliste et romancier va lui permettre de reprendre le cours de son histoire et de l’Histoire, là où les deux soeurs l’avaient laissée…

Ce  retour sur le passé à haut risque Julia Solomonoff l’appréhende avec la prudence nécessaire à un tel cheminement. Avec beaucoup de sensibilité et de tendresse, elle accompagne sa caméra d’une période à l’autre, dans  les méandres des souvenirs, où flottent encore les cadavres des amis disparus. Mais pourquoi eux, pourquoi pas moi s’interroge la jeune journaliste face au mutisme de sa sœur qui pensait avoir définitivement tiré un trait sur cette jeunesse contrariée.

[Critique DVD] Hermanas

La soeur cadette avec son neveu qu'elle n'a jamais connu .Le début d'une autre histoire?

Les témoins de l’époque ont disparu, ou ne se souviennent plus, mais l’acharnement de Natalia va conduire son petit monde à se retrouver au cœur de l’intrigue imaginée dans le roman paternel. Il y manque la dernière page, la fin d’un récit tragique et contemporain, la fin du grand amour de Natalia, fauché par la violence militaire.  Ce soir là elle s’apprêtait à lui porter secours.

Subrepticement, les petites choses de la vie vont ainsi révéler à la caméra témoin de Solomonoff, les pièces manquantes à cette tragédie argentine. Qui scellera à jamais les  retrouvailles entre les deux sœurs : Valeria Bertuccelli et  Ingrid Rubio , deux comédiennes qui personnellement m’étaient jusqu’alors inconnues. Leur interprétation sans faille est à la hauteur de la mise en scène : aussi subtile que discrète.


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