Au fond du lit, les yeux ouverts sur le plafond, les pensées s'aggripent, empoisonnent et s'opposent au sommeil.
"Il était trop jeune pour mourir".
A partir de quel âge on (s') étend dire ça ?
A partir de quel âge donne-t-on à la mort une légitimité ?
Et puis y'a pas que l'âge qui joue, y'a l'entourage.
Les enfants.
Nouveau-nés, petits en bas-âge, la mort du père ou de la mère devient dans les têtes "plus" grave que si les enfants sont majeurs. Les non-parents eux sont en bas.
De toutes façons, c'est souvent des phrases lâchées pour combler le vide, pour mettre un point final à un sujet, une brève de sujet.
Des mots automatiques, des mots répétés, le "par coeur" rassurant. (Le par coeur...?). Le "pas nous".
Et puis, le manège se remet en marche. En musique.
Jusqu'au prochain tour.
Jusqu'à son tour à soi.