Il n'est jamais aisé de trouver les liens et le liant d'un spectacle compilant des extraits d'oeuvres .
Afin de ne pas proposer un simple bout à bout déjà bien vu des petites comédies en un acte de l'auteur russe, comme "L'Ours", "La Demande en Mariage" ou "Les Méfaits du Tabac", et d'y intégrer des passages de ses grands classiques comme "Platonov" ou "La Mouette", Sarah Gabrielle, comédienne conceptrice et metteur en scène de ce "Chant du Cygne", a imaginé un vieil acteur au soir de sa vie, dans la loge d'un théâtre, se remémorant les rôles et scènes ayant marqué sa carrière, ceux-ci se confondant parfois, souvent, avec des moments clés de son existence. Et pour lui souffler souvenirs et répliques, le souffleur du théâtre, justement...
Pourquoi pas ?
Théâtre dans le théâtre... Le théâtre est la vie, la vie est un théâtre... Le monde entier est une scène, et toute notre vie... Force est de constater cependant qu'au milieu de quelques propos et réflexions sur l'art dramatique et le métier de comédien dont certains empruntés à Aragon, Hélène Cixous, Dimitris Dimitriadis ou Xavier Maurel, les nombreux extraits de Tchekhov qui nous sont donnés à voir s'intégrent un peu aux forceps et composent difficilement un spectacle homogène. En effet, malgré une construction ultra réfléchie, une écriture soignée, une mise en scène sophistiquée, et une distribution de qualité, le spectateur se perd parmi ces thèmes et climats si différents.
Au sortir de cette petite heure de représentation, on est donc malheureusement sceptique quant à la pertinence du montage proposé, même si le travail est honnête et que fondamentalement rien ne trahit Anton Tchekhov...