Depuis plusieurs semaines, un roman trainait sur mon bureau. Le titre ne m’inspirait pas du tout et me paraissait même un peu gneu-gneu : “UN PIED AU PARADIS“. Franchement pas de quoi inciter à la lecture.
L’auteur, Ron RASH, m”ést complètement inconnu et cela fait des années que je n’ai pas ouvert une publication des Editions du Masque.
Pourtant, ce week-end, ces deux derniers jours, dégouté de télévision et des journaux, j’ai décidé de lire ce roman : avec un titre comme cela, je pensais trouver un peu de rêve, même à l’eau de rose!
Je n’ai pas refermé le livre avant de l’avoir terminé!
D”emblée, l’auteur nous entraine dans le fin fonds de la campagne américaine des années suivant la guerre de Corée, une campagne rude, âpre et dure.
Les personnages sont vite campés, avec leur langage particulier, les difficultés de leur vie, et des les premières pages une intrigue qui s’annonce compliquée : une disparition mystérieuse .
Ron RASH va nous guider dans les méandres de la vie des personnages principaux : un couple et un homme, un shérif, un enfant, une vieille femme solitaire!
Ces vies vont se croiser, s’entremêler, se déchirer, se reconstituer dans l’ambiance glauque et morbide d’une vallée aride et pauvre des Appalaches, destinée à être noyée dans les eaux d’un barrage en construction.
La technique du récit choisie par l’auteur nous fait réaliser des allers-retours dans le temps, selon la voix du narrateur, jusqu’à la mise à nu de la vérité, que l’on connaissait depuis le début.
Le shérif, la femme, le mari, le fils, l’adjoint du shérif prennent tour à tour la parole, pour nous raconter avec leurs mots, leur stype particulier, parfois difficile à suivre malgré une traduction plutôt réussie.
Ce roman, noir et sans concession, ne laissant aucune part de sympathie pour aucun des personnages, aurait dû plutôt porter comme titre les derniers mots de l’ouvrage : “UN COIN POUR LES DISPARUS”.
A lire, si vous avez une longue soirée de libre ou lors d’un week-end pluvieux.