Programmation jazz ce soir à l'AB Club.
Tandis que Seun Kuti investit la grande salle le Pascal Schumacher Quartet
vient défendre son dernier album Bang my can devant un AB
Club moyennement garni.
Le P.S.Q. c'est Pascal Schumacher( vibes-glockenspiel), Christophe Devisscher(contrebasse), Franz von Chossy ( piano) et Jens Düppe (drums).
Le jeune instrumentiste luxembourgeois, âgé de 32, ans sort réellement des sentiers battus en proposant un jazz au frontières des influences world-jazzy,
ambient, via des compos originales, sorte d'histoires musicales sans paroles, exotiques et inventives laissant une grande place à l'improvisation.
Vers 20h35, le show démarre. Une basse ronflante, les premières notes de vibraphone, quelques coups de cymbales, un piano hanté, le ton est donné. Un jazz léger, envoûtant, sensuel et
novateur.
Véritable showman lorsqu'il est sur scène, Pascal domine son instrument et fait preuve d'une virtuosité réellement bluffante. Son jeu est teinté de délicatesse, de sensibilité, d'énergie et de
dextérité. Le band l'accompagne avec maestria multipliant les breaks, les changements de tempos, les ambiances et les effets.
Démarrant par "Water like Stone" suivi par "Bang my Can" et "Metamorphosis", le vibraphoniste nous proposera ensuite "Elmarno" une compo de Christophe Devisscher écrite lorsqu'il
s'était trouvé bloqué en Finlande par l'éruption d'un volcan dont on a beaucoup parlé.
"Seven fountains" titre évoquant le village de 7 Fontaines au Grand Duché de Luxembourg, village où habite Pascal, installera une ambiance plus feutrée, plus aérienne avec ce dialogue étonnant
entre le vibraphone et le piano. Le quartet instaure aussi des ambiances bruitistes et inquiétantes utilisant chaque instrument de manière détournée et inventive comme dans "30 Little Jelly
Beans" extrait d'un triptyque composé par Jens Düppe, où le concert atteint son apogée et dans lequel le même Jens nous gratifie d'un solo de percussions tout en douceur et en touché. Magistral !
"A fisherman's tale" compo écrite par Christophe pour son papa décédé récemment nous amènera ensuite aux portes de l'ambient music , tout en atmosphère et en précision.
Deux mots viennent immédiatement à l'esprit en regardant Pascal Schumacher jouer : panache et flamboyance ! L'homme possède un jeu très physique et mouille réellement sa chemise au propre comme
au figuré. Ce soir le quartet clôturera le set par leur version très personnelle du "Sing" de Travis.
Petit à petit le public s'est laissé séduire et
demande un bis.
Les quatre compères reviendront interpréter "Personnal legend" tiré de leur deuxième album et écrit en hommage à l'Alchimiste de Paulo Coelho.
Pari gagné pour Pascal Schumacher qui aura ce soir enchanté le Club de son immense talent.
JPROCK