La patrouille de France en formation face aux Blacks
Mais face à eux, ce n'était, pas l'équipe pathétiquement victorieuse de 14 gallois et deux demi d'ouvertures aux pieds carrés, ni l'équipe apathique et sans envie du match des Tongas. Face aux blacks, il y avait 22 guerriers prêts à en découdre pour le moindre centimètre. Dès le haka, ou une nouvelle fois le Kapa O Pongo était de sortie face aux français, bras d'honneur et égorgement de sortie en forme de respect (sic), les français étaient prêts à faire front. Placés en pointe, position Patrouille de France, pas trouillards pour un sou, avec leur capitaine en poupe, bravant la règle des 20 mètres d'écart entre les équipes ils avancèrent face aux blacks passant la ligne médiane. Réponse au défi en piqué, histoire d'oublier le maillot de premier communiant arboré par les bleus. A ce moment du match le président de la FFR préparait le chéquier pour régler l'amende qui allait en découdre.
Habitude Sud Africaine, transformer un terrain piscine...
Mépris des règles dès l'avant match, allait on assistait à une boucherie des familles? En tout cas le match fut dès le départ d'une rugosité extrême dès les premiers contacts. La France répondait aux critiques par sa force, de l’engagement poussé à l'extrême, de la férocité sur les rucks. Cela n’empêchait pas très vite au plongeur d'élite Richie Mac Caw de ratisser à terre, bénéficiant une fois de plus de la bienveillance arbitrale. Sa chance fut d'avoir face à lui des français bienveillants qui décidément ne savent plus nettoyer leur crampons quand il le faut. On sut dès le début l'évidence, que le meilleur arbitre du monde avait une possible reconversion dans la natation.Les blacks ne pouvaient donc perdre. malgré un buteur anémique, vaudousé comme les derniers adversaires français... Les bleus perdirent vite Parra au combat, passé à la moulinette à la fois par Nonu et Mac Caw, et qui regarda la suite du match en minerve les deux yeux à moitié fermés... Il n'y avait qu'un 5-0 pour les backs à la mi-temps, sur un essai de pilier.
Un pilard à l'essai, c'est comme un Robben qui fait une passe...
Les envolées ne seraient pas pour ce match, les blacks étaient serrés au près. Le remplaçant du remplaçant de Carter passait enfin 3 points au pied au retour du vestiaire, mais l'équipe ne profitait pas de cette avance, puisque Dusautoir marquait sur le poteau et le score était de 8 à 7, et rien de plus ne viendrait...La fin du match fut le calvaire néo zélandais, qui n'eurent que ce maigre point d'avance à défendre. Une fois le coaching effectué, il semblait alors évident que la France dominait, physiquement et mentalement, comme en match de poule il semblait que la puissance était française. Mais Coupe du Monde à la maison, arbitrage à la maison également, car jamais dans les moments de domination qui suivirent, la France n'eut la pénalité bien placée. Une seule concrétisa leur domination à 45 mètres des poteaux, sur la seule fois ou l'arbitre vit Mac Caw ratisser allongé. Celui-ci d'ailleurs fut le premier surpris que les règles du rugby s'appliquent également à lui.
Carter, Hook, Cooper, Parra, Cruden, dure coupe du monde pour les ouvreurs...
Alors que dire de la suite? La 70ème minute passée, les Blacks n'avaient pas un ballon et restaient sur la défensive. défense de fer, sans la moindre faute (quelle discipline...), et la certitude de la défaite des Bleus. Il faut être honnête ce n'est pas les lignes arrières françaises qui pouvaient franchir l'en but. Il fallait pousser alors les blacks à la faute, mais celle-ci ne vint jamais, Mr Joubert avait décidé de ne pas être l'homme qui condamnerait les blacks dans les dernières minutes...Sur une léger en avant la France perdit le ballon offrant le titre aux Blacks sur une succession de pick and go musteriens qui amenèrent les français à la faute et tout un peuple au paradis... La meilleur équipe à gagné, les Blacks retrouvent la Coupe, et c'est tout...
Mais ce soir à Auckland, la meilleur équipe jouait en blanc et proposa durant 80 minute un combat sans faille aux blacks. les visages fermés des bleus d'après match montrent la déception et la certitude que la victoire était possible. Mais comment battre les blacks avec des lignes arrières incapables de franchir la ligne, avec un 10 incapable de tirer un drop, une fois la certitude que l'arbitre ne pouvait accorder une pénalité, il eut fallu faire entrer Wilkinson à ce moment, mais de l'équipe d’Angleterre nous n'avions hélas que le maillot et le jeu stéréotypé...
Ce match laissera des traces, les français ont fait honneur à leur maillot, qui pour des sombres raison de marketing n'était pas bleu, et ont fait taire ceux qui trouvaient leur place en finale illégitime. ils ont obligé les Blacks à jouer sur les fondamentaux de ce sport, le combat au près et le duel physique, rappelant que le rugby était avant tout une affaire de force.
Si près du but...
Nous sommes déçus de cette défaite, tellement les blacks étaient prenables et la France à la hauteur, plus forte et dominatrice à mesure que le match avançait. Certes, nous n'eûmes jamais le moment de french flair qui nous aurait fait gagné et notre équipe passa trop longtemps à attendre la pénalité délivrante...Tant pis donc, mais le public ne s'y trompait pas se rendant compte que leur équipe avait affronté des vrais combattants, et c'est pourquoi ils eurent le succès mitigé et offrirent une ovation méritée au bleus.
Ainsi, même prêts au combat, même plus forts que les adversaires, nous gardons la place du cocu magnifique, cette fois magnifique d'abnégation dans le combat et l'effort. Et une nouvelle fois nous ne sommes pas récompensés. Nous avons fait douter une équipe et un peuple, dominé 22 blacks pendant 80 minutes, obligé des joueurs d'évitement à entrer dans des rucks rugueux.
Adieu le ramasse miette!
3 finales 3 défaites pour la France, un Marc Lièvremont qui va pouvoir enfin raser sa moustache et qui sort avec les honneurs... Voilà pour le bilan. Le futur entraineur de l''équipe devra combattre la frustration et les prochains affrontements face aux Blacks promettent du sang, et de la revanche. La France n'est jamais passée aussi prêt d'un titre, ni aussi loin. Il aurait fallu un débordement incontestable pour gagner, et il faudra que Saint André apporte à cette équipe intraitable dans l'envie dans ses bons jours un vrai jeu d’arrière, et tous les matchs seront à leur portée. Ce soir une finale grande dans l'engagement accouche d'un perdant magnifique et d'un vainqueur en pointillé. Mais pour l'ensemble de leur œuvre depuis que le rugby existe, les blacks méritent cette coupe, la meilleure équipe du Monde a gagné, la meilleure équipe d'un soir en a pleuré...