Après un début de saison chaotique et cahotique, voilà que l’AC Milan vient de remporter trois victoires consécutives. Quelles leçons en tirer ? Quelles sont les perspectives, les espoirs et les inquiétudes ? Ce retournement de situation se traduit par une remontée en Série A après les contre-performances du Napoli et de la Vieille Dame. Ainsi que la première place du groupe en Champions Leagues, la compétition sur laquelle les rossoneri ont bâti leur glorieuse légende.
Le début de saison fut caractérisé par un jeu lent, sans âme, sans combativité ou motivation transcendante. Le coté rigide du Mister n’aidant pas. Les recrues estivales ne s’intégrant que moyennement à l’image d’un Aquilani, ou alors de manière très critiquable comme Nocerino. Pis, des joueurs comme Taiwo ou El sharaawy n’ayant même pas leur chance. L’exaspération des tifosi se fait alors pressante. Certains membres de la Curva Sud demanderont même le départ d’Allegri. Bref, nos débuts sont difficiles et tout cela sans parler de l’humiliation du Juve Stadium. Si l’on conjugue à cela les blessures en cascade de l’équipe même le plus optimiste des tifosi ne peut que tomber en dépression profonde. Les milanistes commencent alors à pauser de nombreuses questions légitimes. Pourquoi Taiwo et le Pharaon ne jouent pas ? N’est-il pas temps d’amorcer un changement ? Pourquoi Aquilani ne joue plus ? Où sont les guerriers de la saison passée ? Pourquoi tant de blessés ? Pourquoi n’avons-nous pas investi plus massivement cet été ? Allegri est-il l’homme de la situation ? Pourquoi les sénateurs semblent ils intouchables ? Avec un peu de recul, on s’aperçoit que ce sont les mêmes depuis des années. Pour ne pas changer, l’opaque société milanaise ne livrera aucune réponse satisfaisante. Alors on pense et spécule encore et toujours, de long en large. Pourquoi ? Car nous sommes rossonero et être milaniste c’est ça aussi… Tout comme le club, les supporters vivent un moment délicat. Toutefois, voilà que les blessés reviennent petit à petit, Ibrahimovic, Robinho, Boateng. Le trio magique de l’année passée. Le Bomber suédois, le feu follet brésilien ainsi que le fougueux Boateng sont de retour. On attend beaucoup d’eux, on attend le Milan champions 2010-2011. Rien que la présence de King Ibra rassure. Il n’a pas changé et marche toujours autant cependant il en impose. Quelques jours plus tard, Ibrahimovic douche tout le monde. Il aurait révélé à la presse qu’il n’était plus motivé pour le football. Vrai sentiment ou rumeur amplifiée par les journalistes ? Quoi qu’il en soit, c’est la stupeur du coté rouge de Milan. Présent sur le terrain mais ailleurs dans sa tête ? L’euphorie du retour du champion de Malmo fut de courte durée. Au rayon des satisfactions, Aquilani, Taiwo et Nocerino répondent de plus en plus aux attentes. Surtout ce dernier qui replacé à gauche en lieu et place de Seedorf sort de très gros matchs. Certains diront qu’il aura fallu la blessure du Roi des sénateurs pour le voir détrôné. Dire cela est probablement oublier qu’il a été l’un des meilleurs milanais en ce début de saison mais ce n’est pas non plus mensonger. En effet, le hollandais est l’un des leaders privilégiés du vestiaire. Ce n’est même plus un secret. Cependant, quand le chat n’est pas là les souris dansent. Nocerino connaît l’adage mieux que quiconque. Quoique, un joueur avertit en vaut deux. On ne peut que lui conseiller de faire attention au come-back du matou. Entre-temps le celui-ci ce sera probablement transformé en panthère quand il sentira que sa place est remise en cause. Tout cela pour dire que Milan gagne mais ne rassure pas. Les victoires et les points engrangés sont acquis que contre des équipes aux abois, ou relativement faibles. Sans manquer de respect à personne. L’équipe gagne de façon laborieuse voire chanceuse par moment. Ibrahimovic semble résigné, Boateng s’excite beaucoup mais le jeu n’est pas au rendez-vous. Les interrogations ne se dissipent que très difficilement. On attend alors le match de Lecce. La première mi-temps ressemble alors à un douloureux remake du Milan d’Ancelotti. Nonchalance, déconcentration et manque de motivation sont les adjectifs qui correspondent le mieux à ce spectacle affligeant. Allegri doit agir…
Une seconde période qui résonne comme un symbole…
Aquilani et Boateng, respectivement 27 et 24 ans rentrent sur le terrain. Le milieu de l’AC Milan est alors composé de ces deux joueurs plus Nocerino et Van Bommel soit un milieu de 27,75 ans de moyenne d’âge. Le chiffre idéal vous avez dit ? A peine rentré, le ghanéen entame son chef-d’œuvre. Juste le temps de tirer trois fois de façon magistrale et que Yepes passe par là pour que le Milan remporte ce match. Milan tel un rouleau compresseur à littéralement renversé la vapeur. Plus qu’à un homme ou à une moyenne d’âge, on doit ce retour à un mental. Cette après-midi ce n’était pas Pirlo, Ambrosini, Gattuso et Seedorf sur le terrain mais trois jeunes joueurs. Certes, ces joueurs n’ont probablement pas le talent de leurs illustres prédécesseurs. Certes, ce n’est pas forcément des plus raffinés ou classes. Certes, certes et encore certes mais qu’est ce que ce devait être bon de voir ça. Un Milan qui court, qui ne lâche pas. Une équipe qui a soif de victoire et qui ne snobe pas les matchs. Un collectif qui transpirait, pressait, jouait. Onze joueurs qui transpiraient la rage et la détermination. En réalité depuis trois matchs, c’est ça le Milan. Pas forcément une équipe magique qui ne doit que paraître pour gagner. Néanmoins, c’est lorsque quelque chose nous manque qu’on voit son importance. Depuis des lustres, il nous manquait peut-être la soif de joueur au palmarès vierge. Aujourd’hui en 45 minutes, les tifosi, les dirigeants et Allegri ont pu voir que le talent ne fait pas tout. L’envie est aussi un élément nécessaire à la poursuite de grands objectifs. Comment le Milan peut atteindre ce qu’il recherche sans l’ambition de jeunes gens ? Il est évident que tout est loin d’aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. On n’a joué que contre des équipes moins fortes, on est loin de proposer un jeu qui offre toutes les garanties et on ne voit ce Milan que depuis trois matchs. Nous sommes tous d’accord pour dire que les anciens de la maison ont imposé leur football pendant des années consécutives. Cette poussée d’air frais à encore tout à prouver. Il manque vraisemblablement encore un magicien au milieu. Le chemin est encore long et semé d’embuches. C’est pourquoi, ces 45 minutes ne sont pas une ode à la jeunesse ou à ces joueurs. Par contre cette seconde période ne sonnerait-elle pas plutôt comme un requiem aux Meravigliosi ? Nous verrons…
Forza Milan
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