Article rédigé par jooey, membre rédacteur du JDG Network.
Alors que Google + a maintenant été lancé en juillet sur invitation et officiellement en septembre pour tout détenteur d’un compte Google, beaucoup de questions se posent sur son avenir.
Enfin, elles se posent surtout pour les médias qui manquent de sujet à traiter et qui se réjouissent d’avance d’écrire un papier sur un nouveau service enterré par Google, à l’instar de Buzz cette semaine, ou Wave en son temps.
Cependant, comme on peut le lire partout, Google a toutes les cartes en main pour réussir. Les services offerts sont complets et permettent de faire beaucoup sur internet et en dehors grâce au système Android.
Mais voilà, bien que les inscriptions aient décollé, les gens ont testé et sont maintenant en sommeil…
Les éternels rivaux
Dès lors qu’on parle d’un smartphone, on ne peut s’empêcher de le comparer à l’iPhone (et ce, sur la majeure partie des tests internet), pour les réseaux sociaux c’est la même chose avec Facebook.
Alors comme beaucoup de monde, Facebook, j’ai adhéré, j’ai aimé et j’y ai passé du temps. Les polémiques de confidentialités s’enchaînant je m’en suis détaché, j’ai voulu partir. Et maintenant ? J’y suis encore.
Mes impressions ont pourtant changé depuis les débuts. L’interface a plusieurs fois évoluée (mécontentant de nombreux utilisateurs) et ma première impression lorsque la page s’affiche: mal aux yeux !
Je ne sais plus ou regarder: en haut la barre, d’un coté les pubs, de l’autre des services (pages, groupes, etc, que je n’utilise jamais) et enfin les informations en provenance de mes contacts que je survole avec désintérêt.
De l’autre côté, Google plus est simple, clair, épuré… mais tellement épuré qu’on s’y ennuie vite. Même si des amis se sont inscrits, ils ne publient pas. Les jeux ? Je ne suis pas dans le coeur de cible.
Les plus de Google
Alors oui, Google+ a démarré avec de jolis features.
Les vidéos bulles, c’est génial ! En un clic, on lance une conversation avec papi, mamie et Mme Michut.
Oui mais, ils ne sont pas sur Google+ . Alors que Facebook, en s’alliant avec le service de messagerie Skype devient un service redoutable.
Les déclics, l’adaptation sociale de l’alerte par mail disponible dans le moteur de recherche Google.C’est une bonne idée, mais de là à quitter son réseau pour ça, je ne pense pas. Et pourtant je ne demande que ça.
Là où l’innovation a surement été la plus forte, c’est les cercles. Pouvoir constituer ses cercles d’un simple drag n’drop était une vraie idée, mais pourquoi ne pas avoir été plus loin ? On aurait pu imaginer que les cercles se recoupent, se chevauchent.
Mon cercle d’ami proche aurait pu être à l’intérieur de mon cercle d’ami, lui même à l’intérieur de celui des simples connaissances. Si les cercles doivent être à l’image de nos relations sociales, alors ils s’entrecroisent !
De toute façon cette fonctionnalité est maintenant disponible chez la concurrence alors à quoi bon..
Ce nouveau réseau a tenté de surfer sur les faiblesses du plus gros concurrent sur le marché, et c’est une très bonne idée. La simplicité du service ( au niveau du visuel et du fonctionnement ), des idées neuves qui ont de quoi plaire, mais pourquoi Google ne s’est-il pas appuyé sur ses services et réseaux existants ?
Un réseau au potentiel incroyable
Qu’on le croie ou non, le réseau Google plus existe déjà et il est gigantesque. Google a juste oublié de l’intégrer à son service.
La première base des utilisateurs aurait pu être celle de Buzz. Effectivement, le service buzz est un échec, mais il comptait pourtant ses adeptes. Malgré cela, aucun lien n’a été fait entre le flux d’actualité de buzz et celui de de Plus ( à part un onglet supplémentaire dans le profil Google ).
Les posts Buzz n’auraient-ils pas pu être automatiquement redirigés vers le mur de Google+ ?
De même, il y a fort à parier que les gens suivis sur buzz soient les mêmes que ceux que l’on suit sur plus. La migration aurait pu être automatique, ce qui aurait évité de reprendre à zéro.
Pour la défense de Google, cela aurait pu entraîner des polémiques du même ordre que celles qui ont tué buzz dès sa sortie. Cela mérite tout de même réflexion.
Sur cette base, on peut se poser les mêmes questions à propos du réseau social Orkut qui aurait gagné à être fondu en partie à google plus dès le départ,surtout quand on sait le succès que connait le service dans certaines régions du globe (plus 50 millions d’utilisateurs au total ). Certaines fonctionnalités de ce réseau auraient d’ailleurs pu aussi enrichir le nouveau service.
On peut aussi penser à Google Reader. Ce service de consultation de flux RSS est à lui seul une plate forme de partage incroyable. En un clic, on peut partager toutes nos lectures du web, centralisées en un endroit. De quoi abreuver la soif de lecture de nos followers avec simplicité.
Et bien que les fonctions de partage de Reader avaient parfaitement intégré Buzz,à l’heure actuelle rien n’a encore été fait pour Google+. Grave erreur !
Et on peut faire le même constat pour de nombreux services Google.
Il n’est pas possible de partager ses avis Google adresses (qui pourraient être présents sur notre profil ), nos cartes sur map, nos documents ou même des évènements de notre agenda de manière simple et fluide..
Les pages Google groupe auraient pu concurrencer les groupes Facebook si cela avait été préparé.
Pourquoi ne pas avoir attendu cette intégration de base avant de lancer le service à grande échelle ?
Volontairement, j’ai gardé le meilleur pour la fin.
YouTube n’est autre qu’un immense réseau social basé le partage de vidéo et c’est d’ailleurs dans ce domaine le plus populaire. Pourtant, le moyen de partage de vidéos YouTube le plus répandu n’est autre que … Facebook !
Alors même si une fusion des deux services risque d’être extrêmement difficile du fait de la richesse même de YouTube, n’aurait-on pas pu unifier les profils de ces deux services ? N’était-il pas possible d’unifier les codes et ne pas avoir d’un coté du « j’aime » et du » +1 » de l’autre ?
Si vous êtes observateurs, vous remarquerez même que le bouton » +1 » sur YouTube arrive en troisième position quand on clique sur partager, derrière celui du site communautaire numéro un.
L’offre Google manque sur ces points de cohérence.
Une critique de l’intérieur
On peut alors comprendre pourquoi de l’intérieur des critiques, comme celle de Steve Yegge, puissent faire l’effet d’une bombe. Manque de chance pour lui, c’est la sienne qui a fuitée. Je doute pourtant qu’elle soit la seule parmi les « googlers ».
Bien qu’à sa sortie en version bêta, Google plus ait reçu beaucoup d’éloges et de bonnes critiques sur de nombreux points, je ne peux m’empêcher de penser que sa sortie a été précipitée. De nombreuses choses auraient pu garantir au service une meilleure viabilité dès son lancement.
Même si ce projet se fera pour Google sur le long terme, il me parait plus facile de garder un utilisateur que l’on a convaincu dès le départ plutôt que de faire revenir un utilisateur déçu.
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