J'ai embrassé ma pourvoyeuse de rock sur le perron de l'Urssaf

Publié le 23 octobre 2011 par Desfraises


- Va pas devenir ermite ! m'avait lancé un ami quand, voici deux ans, je partais au bout du monde avec en soute ma bite et mon couteau, omettant ostensiblement de prévenir mon entourage. Mais ça, c'est une autre histoire.
Ma nature m'interdit souvent la solitude. Alors vivre dans les bois avec Bambi ou Shrek pour seule compagnie et le chant des arbres pour berceuse, bof. Vivre chez les Schtroumpfs, à la rigueur. Mais à condition qu'ils construisent un cinéma art et essai, un théâtre, mettent à disposition des vélos à ma taille et donnent à la Schtroumpfette la maison, la fonction, et le caleçon de Grand Schtroumpf.
Où en étais-je, Nadège ?
Oui, j'ai besoin des gens. Qu'ils n'aient pas besoin de moi m'importe peu. J'aime jouer tant les trublions que les trouble-fêtes, le confident, l'emmerdeur, le témoin, celui qui tient la bougie parfois.
Alors quand sont arrivés les réseaux sociaux, j'ai sauté dans le train pour bavarder avec la terre entière. Des amitiés (oui oui, parfaitement, mademoiselle) sont nées de ces improbables bidules. Des apéros en veux-tu en voilà, concerts, déjeuners, dîners, et même, voyages. Pas un amant dans chaque port mais presque.
La chose qui ne cesse de m'émerveiller, c'est Twitter. Je ne vais pas me lancer dans un laïus sur le réseau social dont la réactivité suscite bien des jalousies, notamment au sein des rédactions de vos journaux papier qui traînent la patte et servent la soupe. Tous les journalistes souhaitant être à la page ont leur compte Twitter. Quelques artistes. Beaucoup de markéteux, de porte-paroles d'animaux politiques. Enormément de geeks. Et une foultitude de vrais gens.
Quitte à rogner sur mon sommeil, j'ai choisi de briser la glace et tisser des liens. Mon job d'éditeur qui m'a occupé une bonne partie de l'an passé, je l'ai trouvé grâce à Twitter. Ou plutôt sur Twitter, grâce à deux bonnes âmes que je ne connaissais ni des lèvres ni des dents. Qui ont tricoté quelques mailles fondatrices. Et j'ai poursuivi l'ouvrage, seul, puis accompagné.
Où c'que je voulais en venir ? Je ne sais plus. Fallait pas me faire #bouare comme ça.
Ah oui, les listes. Le Français moyen adorant mettre des étiquettes sur les choses et les gens, ranger dans des cases les choses et les gens pour mieux les empêcher d'en sortir, je n'ai pas failli à la tradition et j'ai créé 3 listes. Toute aussi inutile l'une que les autres. La liste #MesChouchous regroupent donc les gens dont j'aime lire les tweets souriants ou désespérés. La liste #Britneyforever compte peu d'adeptes car sur Twitter on n'ose pas avouer son adoration de Britney. Alors quand j'intercepte un cri à la gloire de la chanteuse, je classe (si je ne l'ai pas déjà fait) le compte Twitter dans ma liste #BritneyForever. Voyez comme je fais un véritable travail de veille. Oui, môssieur ! Et pour terminer, je ne me lasse pas d'ajouter des vrais gens à ma liste #jelesconnaisenvraiunpeu qui jette aux orties le principe du tout virtuel. Certes il suffirait d'une soirée où rencontrer tous ses contacts pour se targuer de connaître tant de gens. Mais j'ai pris le temps de mettre des visages sur les pseudonymes, de troquer la bise physique contre la bise électronique.
Je l'avoue : (je demande pardon pour les raccourcis à celles et ceux qui se seront reconnus) j'ai embrassé un Capitaine avec la langue, j'ai célébré le jour de l'An avec une adorable syndicaliste, j'ai prêté mon mètre à un gentil Sarkoziste -ça existe, oui, mais il va vite déchanter, arg arg arg-, j'ai renversé le sel sur une pulpeuse blogueuse d'Annecy à Annecy, j'ai étreint une blogueuse languedocienne avec qui je partage la même adoration de Les Nuls, j'ai chanté I feel pret-ty oh so pret-tyI feel pret-ty and wit-ty and gayyyyyyyy and I pi-tyAny girl who isn't me to-day lalalalalalala avec une jeune maman cinéphage accro à Angry Birds, j'ai embrassé ma nouvelle pourvoyeuse de rock sur le perron de l'Urssaf, j'ai serré dans mes bras une ardente avocate de services publics scrupuleusement mis en morceaux, j'ai poliment écouté un album de Nicoletta en compagnie d'illustres blogueurs, j'ai déjeuné en compagnie d'une comédienne ayant joué chez Demy, Varda, Bresson, etc., j'ai offert un Bescherelle à une journaliste écrivant avec ses pieds.
Vous avez du temps à perdre ? Vous brûlez de lire mes âneries, de partager avec moi un éclat de rire, une colère, ou un peu de salive ? Cliquez sur l'oiseau*.

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Illustration : Lorsque j'ai lu sur Twitter ce timide Oouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii par David, un de mes contacts puis entendu simultanément le grognement jouissif du voisin du dessus, j'ai compris qu'il n'avait pas trouvé son point G mais que les joueurs de Marc Lièvremont revenaient au score.
* Photo par merwing sous licence Creative commons c/o Flickr.com