Etat chronique de poésie 1359

Publié le 23 octobre 2011 par Xavierlaine081

 

1359

Le noir et la brume succédant au gris du crépuscule

Ne reste qu’à écrire en lettres blanches sur la page sombre

D’un doigt malhabile dessiner les lettres sur la vitre embuée

Puis les regarder couler et s’effacer sous l’œil narquois du jour

*

Jamais les heures ne suffisent à éponger les actes

Toujours il s’en présente sur le pallier qui frappent à la porte

La poussent sans y être invités et font leur histoire au salon

Tandis que là-haut, les doigts vitupèrent sur le clavier

*

Lorsque viennent les souvenirs

Ils sont chargés de cette mémoire

Tissés de nouvelles qui invitent à bondir

.

Il me vient cette vague de Santiago

Un retour de mémoire sur une place mouillée

Des affiches placardées à la sauvette

Entre deux embruns d’une Manche triste

.

A peine la mémoire d’un président défunt honorée

Viennent les larmes pour un poète mort

Pour ses livres brûlés sous yeux agonisants

Et le silence qui s’en suivit

*

Le ciel cette année là n’avait pas assez de larmes

Pour arrêter la folle course de navires chargés d’armes

Promptes à tuer là-bas les rêveurs et les folles âmes

.

Car ici ce qui compte est ce qui se vend

Quelque soit le visage de l’acheteur

On vend

*

Demeure alors le rêve colporté d’années en années

Les vaines tentatives de ne rien laisser éteindre de la flamme

Traverser les intempéries de la vie sans lâcher le flambeau

.

Manosque, 12 septembre 2011

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