Voilà un mot qui me convient généralement bien. Je suis un indigné naturel. Devant la connerie, par
tempéramment je m'élève.
Mais toujours, je me fais un devoir de trouver une alternative à la connerie rencontrée. Ou j'en propose l'abolition toute simple.
Personne ne tient un fusil sur la tempe de quiconque afin de placer/jouer son argent à Wall Street. On ne peut légitimement pas être contre Wall Street, ça ne fait aucun sens. C'est comme l'alcool, on aime pas? on évite.
La bourse est l'un des multiples moteurs de l'économie des États-Unis. Un moteur bien souvent volontaire. Si Wall Street n'existait pas, on aurait probablement les mêmes rassemblements, avec les mêmes têtes dans la rue, afin de CRÉER un Wall Street, ne serais-ce que pour être au diapason des bourses du reste de la planète et donner aussi une chance à l'économie du pays. Mais Wall Street c'est aussi les banques.
Je comprends que ce sont les manières des gens de Wall Street qui sont devant le tribunal du 99% de la population, mais j'ai aussi l'impression que ces 99% auront 1% d'influence. Je flaire la lubie. L'utopie.
Ça c'était au début du mois d'octobre. Une quinzaine de jours plus tard, le mouvement a pris de l'ampleur. On les as appelés les indignés. On a parlé d'un printemps arabe en Amérique...un printemps arabe? L'Amérique n'a déjà aucune difficulté à insulter le monde arabe, fallait-il en rajouter? Le printemps arabe et les pays qui ont suivi ces bienheureuse initiatives spontanées avaient à la base un dictateur à déplacer. Le printemps arabe c'est tuer Khadafi. Là-bas les gens vivaient dans la tyrannie. Comparer leur calever à notre ouate synthétique, ce n'est pas du tout la même chose. Ces gens vivaient sous une oppression qui nous est totalement étrangère. L'oppression de la dictature de l'argent? O.k. voilà peut-être un lien potentiel. Il serait peut-être plus juste d'évoquer un Mai 68 où les syndicats ont été remplacés par les réseaux sociaux.
On voit des gens qui demandent que de l'argent soit investi dans l'éducation, d'autres qui demandent que de l'argent soit investi dans la santé, d'autres qui demandent un emploi, d'autres qui portent des masques pour cacher leur présence parmi les indignés et qui au fond voudraient dire à leur employeur d'aller se faire foutre. On a des gens qui disent "C'est beaucoup trop important pour que je ne sois pas ici".
Mais de quoi parle-t-on? Les diagnostics de foules sont toujours lourdement décevants et il y aura toujours des fouilles-merdes et des casseurs qui s'y glisseront. Mais le diagnostic des revendications, dans le cas présent, c'est quoi au juste? Que veulent les indignés? un changement d'attitude ça je le comprend bien. Mais les changements d'attitude prennent des décénies voir des siècles à changer. On se prétend évolué face au regard que l'on porte sur les femmes en général et pourtant la télévision, le cinéma, les vidéoclips surtout nous renvoie l'image de tout le contraire.
Je serais curieux de poser la question aux gens qui campent au centre-ville de Montréal:
"Contre quoi vous indignez vous?" Je ne suis pas convaincu que tout le monde répondrait la même chose. Plusieurs diraient la richesse, je suis certain. Je ne peux m'empêcher de trouver tout ça plutôt naïf. Noble dans sa racine, ses gens s'enrichissent avec notre argent, mais qui sont "ces gens". Dites-moi, qu'est-ce que qui vous empêche tous de camper dans les stations services où on nous viole jour après jour avec le sourire? Zont souvent des dépanneurs et des abris contre les intempéries au moins. Même le lave-auto pourrait servir de douche.
Ces gens veulent notre bien, ne l'oublions pas, et ils vont l'avoir.
Les plus optimistes diront que la finance s'en trouvera changée. Les autres diront, une foule hurle sa colère contre une mauvaise décision de l'arbitre, une performance minable de son club, boude quelques heures, mais rachètera son billet à 400$ pour le match suivant.
Je crains aussi qu'il y ait une grande part de vide dans toute l'initiative.
Presque autant de vide qu'une émission du dimanche soir sur les ondes de TVA.
Je ne le souhaite pas.
Je ne suis que peu convaincu de l'initiative.
Je doute.
Pour le moment.