Les slikkes sont le point de départ du complexe estuairien. Premier maillon de la chaîne naturelle, slikkes-roselière-prairie humide-forêt. Les slikkes remplissent plusieurs fonctions importantes.
Recouvertes et découvertes deux fois par jour par les eaux saumâtres des marées, une vie grouillante s'y développe, avec une productivité presque dix fois supérieure à une forêt. À marée haute des poissons et des crustacés viennent chasser les Néréis et les Corophium. À marée basse des oiseaux de mer et de limicoles viennent picorer la surface des slikkes pour y extraire les vers, coquillages et crustacés. Sur un mètre carré, on peut dénombrer parfois une biomasse de plusieurs milliers d'animaux.
Dans les chenaux et les filandres de marés, abrités des courants, plusieurs dizaines d'espèces de poissons style: Bar, Sole, Gode et de crustacés style: Crevettes, Corophium viennent se reproduire en saison.
Les jeunes naissent ainsi dans l'estuaire puis vont grandire en mer ou dans la Baie de Seine.
Une autre fonction des slikkes est celle d'épuration des eaux. La vase des slikkes a la propriété de piéger certains élément polluants dissous dans les eaux de la Seine avec les sédiments. Ceux-ci se déposent lorsque le courant est devenu faible ou nul lors de la marée.
Les travaux d'endiguement de la basse vallée de la Seine ont provoqué une forte régression de la surface occupée par les slikkes.
Le phénomène naturel d'atterrissement provoque l'implantation et la multiplication de plantes pionnières: Scirpes; Spartines puis de Phragmites.
On qualifie les slikkes de garde-manger pour les oiseaux migrateurs. Ceux-ci y trouvent de la nourriture lors de leurs escales migratoire. Ainsi au printemps et en hiver, on peut voir des bandes de milliers d'oiseaux dans les slikkes en train de s'alimenter.