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[comics] the Boys #8 : Hérogasme

Publié le 22 octobre 2011 par Vance @Great_Wenceslas

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3,5/5

Je ne redirai jamais assez le plaisir (presque coupable) que j’ai à parcourir à chaque fois un des volumes de cette série de Garth Ennis : le bonhomme marie à merveille un goût aiguisé pour la satire et la violence et un cynisme bon teint, bousculant les codes établis sans toutefois les remettre en cause. D’une critique acerbe sur le monde surper-héroïque et le commerce qui en découle, il en est arrivé à une vision asssez sordide d’une Amérique gangrénée par des complots permanents pour un pouvoir occulte, celui qui téléguidera les dirigeants visibles.

Ma joie de me frotter à l’Hérogasme, annoncé voilà plus d’un an par les blogueurs qui n’attendent pas les traductions (merci encore aux Illuminati d’avoir alimenté cette attente !), était donc proportionnelle à l’impatience grandissante depuis le dernier épisode.

Tu ne peux pas imaginer ce qu’il ressent parce que tu as un QI mesurable, alors qu’il faut moins de deux chiffres pour inscrire le sien. Et c’est à ça que je vais devoir annoncer qu’il sera président dans l’année.

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Et là, je dois bien avouer être (d’abord) tombé de haut. En reprenant tout en le dilatant un événement déjà similaire du premier volume (comment les « super-slips » se défoulent avec une libido à la hauteur de leurs pouvoirs), Ennis nous offre des pages et des pages de turpitudes éhontées où nos héros masqués baignent dans le stupre et la luxure, voire pire. Drôle au début, bien que déjà vu, ensuite intéressant par le côté « poussé » de la présentation, puis ça finit par lasser : bon, OK, ça baise et ça se drogue dans tous les coins, mais encore ?

D’autant que, et c’est pour moi une grosse perte, Darick Robertson cède sa place à McCrea, un Irlandais au trait moins agréable, moins fin, mais qui se prête assez bien, finalement, à cet exercice (Robertson signe tout de même les couvertures). Peu enclin au respect des proportions, il confère à l’ensemble un côté un peu underground tout en lui ôtant pas mal d’impact.

Chaque fois qu’ils doivent arrêter une des séries, ils réunissent tous les minables concernés sur la dernière page, avec un grand sourire ultra-brite et une phrase à la con du genre : « En fait, c’est un commencement. »

Ce qui semblait n’être donc qu’une grosse farce finit tout de même par aboutir, dans son dernier tiers, à un changement presque inattendu de ton : les rancoeurs et les complots se conjuguent pour donner lieu à un développement sombre et un niveau supérieur dans ce qui oppose nos « Boys » et la compagnie régentant le monde super-héroïque (la Vought-American qui lorgne désormais sur la Maison Blanche). Un peu comme si Ennis avait noyé le poisson avant de balancer les révélations. De fait, le finale est nettement plus intense et prenant que les précédents, annonçant un volume 9 d’une ampleur inattendue. Tant mieux parce qu’on craignait la routine, même si ça reste revigorant.

A lire donc, mais à ne pas mettre entre toutes les mains.


The Boys : Herogasm (1 to 6)

Une mini-série de Garth Ennis, illustrée par John McCrea (Dynamite entertainment2009), éditions Panini comics (2011).


Traduction : Alex Nikolavitch.

Résumé : Le Protecteur, leader des 7, annonce solennellement la contre-offensive de tous les super-héros de la Terre contre les envahisseurs extraterrestres Marith’rai. L’heure est grave donc. En réalité, nos super-slips se rendent à l’Hérogasme, sorte de super-fiesta dans une île paradisiaque top secret, où ils pourront s’adonner comme chaque année à tous les vices. Mais les « Boys » sont déjà sur place, guettant le moment propice pour obtenir les informations les plus compromettantes


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