La belle lui est particulièrement reconnaissante et le lui rend bien. Une étrange complicité s’établit en effet entre l’élégante Américaine et le jeune homme : lorsque s’allume le poste de radio, le spectateur comprend que c’est Christine qui s’éveille, qui manifeste sa voix et son avis. Jalousie, mise en garde, colère, indignation... Les phares sont des yeux qui s’ouvrent car, en bonne créature de la Nuit, véritable vampire au féminin, la créature promène sa robe rouge au cœur des ténèbres. Et progressivement pendant le jour, son propriétaire se métamorphose lui aussi.
Saisi du vertige de l’amour, de la révolte contre ses parents et ses tortionnaires, grisé par le pouvoir de la grosse mécanique laquelle, telle le Phoenix, renaît de ses cendres, Arnie s’enflamme au volant de sa voiture. Vêtu d’une veste trois quart rouge, les cheveux noirs, peignés en dérapage contrôlé, l’œil en feu de croisement, le rire en crissement de pneumatique, il apparaît finalement comme l’archange déchu, le monstre méphistophélique pétaradant au milieu des flammes du moteur.