Coéquipier de Sebastian Vettel au sein de l'équipe Toro Rosso en 2008, Sébastien Bourdais a donné sa version de ce qui fait que Vettel est aujourd'hui le pilote le plus fort en piste. S'il est vrai que son équipe Red Bull lui a incontestablement fourni une Red Bull RB7 extrêmement performante et fiable, la comparaison face à son coéquipier Mark Webber est très nette : Vettel a gagné en maturité ces dernières saisons tout en profitant à fond de son talent d'attaquant hors pair.
"Sebastian a toujours été dans des bonnes conditions et c'est vrai aussi qu'il a toujours répondu aux attentes que l'on avait placées en lui. Il a toujours été là où il faut et il a toujours été précoce. Red Bull est tombée au bon moment, il a eu les bonnes opportunités et il a su les saisir." a déclaré l'ex-pilote de F1 français. "Je l'ai déjà dit à de nombreuses reprises : il a un talent naturel qui lui permet d'optimiser sa conduite quel que soit le comportement de l'auto. Aujourd'hui, la F1 demande cela. Il y a très peu de marge de manœuvre, les voitures évoluent en permanence. Elles n'ont jamais le même comportement et il faut toujours sortir la meilleure performance. Et à ce petit jeu-là, il est le meilleur."
Même si Bourdais a été largement dominé par Vettel chez Toro Rosso en 2008, avant que Vettel rejoigne l'équipe aînée Red Bull dès 2009, il ne s'estime pas avoir été celui qui a fait la plus mauvaise figure parmi les coéquipiers qu'a cotoyés Vettel au cours de sa carrière : "Il y en a quelques-uns qui se sont frottés à lui et ils n'ont jamais réussi. On est toujours comparé à son coéquipier. C'est la seule valeur étalon, la seule référence. Si on tombe sur un coéquipier qui gagne les trois quarts des courses chaque année, ça devient très difficile." a-t-il dit en référence à Mark Webber.
Toujours en rapport avec sa carrière qui s'est brusquement arrêtée au cours de la saison 2009 quand Toro Rosso a décidé de le remplacer par Jaime Alguersuari, à cause de performances jugées trop décevantes, Bourdais a aussi pu comparer Vettel à Buemi, l'autre coéquipier qu'il a eu en F1, en 2009 : "Être face à Vettel a cependant été flatteur pour moi. J'ai pu me hisser à son niveau et même être parfois devant. C'était flatteur et c'est pour ça que je suis resté six mois de plus. Ce qui m'a le plus fait de mal c'est après, la comparaison avec Sébastien Buemi. Il n'a pas la confiance ni le charisme de Vettel mais sur un tour il était peut-être capable d'aller aussi vite que lui." a-t-il ajouté. "Mais en Formule 1 cela reste très difficile de comparer ce qui est comparable. Il n'y a pas beaucoup de pilotes qui ont les mêmes conditions au même moment. En tout cas, je peux dire que Vettel n'a pas été privilégié quand nous courrions ensemble." Pour rappel, Vettel avait terminé 8è avec 35 points tandis que Bourdais n'évait été que 17è avec 4 points, bien qu'il ait souvent été moins chanceux sur la piste...
Le français quadruple champion de ChampCar aux États-Unis a également tenu à signaler : "Je pense que l'on sous-estime à quel point, à son âge, 24 ans, il est difficile de rester les pieds sur terre. C'est très difficile de dominer la Formule 1 comme il le fait et de ne pas "s'envoler". Il a peut-être trouvé ce quelqu'un qui lui permet de rester les pieds sur terre, probablement son entraîneur physique auquel il a rendu hommage. Il faut voir que, chez Red Bull, Vettel est le bijou et ça ne doit pas aider à rester la tête froide."